L'Autre choix: les mythes de la performance par l'auteur du Mendiant
Les mythes de la performance:
du développement au contentement personnel…
Pourquoi ce mal-être ambiant ? La solution réside-t-elle vraiment
dans le « toujours plus » ? Après les techniques pour se développer, voici venu
le temps de la réflexion et de la remise en cause des mythes de la
performance...
Série L'Autre Choix / Livre 1
Les mythes de la performance
par Benoît Saint Girons
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PRESENTATION
Les mythes de la performance
Du développement au contentement personnel…
Aurions-nous par hasard été trop loin dans le développement personnel ?
Pourquoi ce mal-être ambiant alors qu’il n’y a jamais eu autant de recettes
de bonheur ? La solution réside-t-elle vraiment dans le « toujours plus » ?
Après les techniques pour se développer, voici venu le temps de la réflexion
et de la remise en cause des mythes de la performance...
SOMMAIRE
Introduction
I. Le mythe du surhomme et du développement…
100% d’un homme…
Un développement impersonnel…
Qui détourne l’attention…
La démesure de l’intelligence…
Des performances physiques démesurées…
Modération et endurance…
LE TEMPS DE LA REFLEXION…
II. Le mythe de l’ambition
Une vie de haut vol…
Couper son moteur pour jouir du silence ?
Des rêveries aux rêves…
Oser rêver ses rêves…
LE TEMPS DE LA REFLEXION…
III. Le mythe de l’argent
L’argent protège… mais peut corrompre.
Dépasser le temps de l’argent…
LE TEMPS DE LA REFLEXION…
IV. Le mythe du bonheur et de la bonne humeur
Entre volontarisme et lâcher prise…
Un contrôle artificiel…
Un bonheur naturel…
LE TEMPS DE LA REFLEXION…
V. Le mythe de l’information
L’info business…
Le village occidental…
LE TEMPS DE LA REFLEXION…
Conclusion
EXTRAITS
► Introduction ► Un développement impersonnel
► Des rêveries aux rêves
Introduction
« Plus vite, plus haut, plus fort » entendons-nous lors des jeux olympiques.
« Plus belle, plus mince, plus émancipée ! » clament les magazines féminins.
« Plus musclé, plus viril, plus macho » renchérissent les magazines
masculins. « Plus travailleurs, plus performants, plus rentables » exhortent
les entreprises… « Plus ambitieux, plus intelligents, plus riches »
promettent les ouvrages de développement personnel…
Ce que nous sommes ne suffit donc plus. Aujourd’hui, pour réussir, il
convient d’être plus humain qu’humain, à l’instar de cette lessive qui,
hier, promettait de laver plus blanc que blanc. Mais d’où cette tyrannie du
« toujours plus » provient-elle ? Pourquoi et pour qui entreprenons-nous
tout cela ? Deuxièmement, est-ce efficace ? N’y a-t-il pas un risque avec le
« plus humain » de ne plus être humain ?
Il est certes naturel de se développer et une bonne partie de notre
croissance se fait naturellement. Un certain nombre de connaissances et
d’habilités sont également nécessaires pour être libre et penser droit. «
Quand est-ce que le sage arrête d’étudier ? Quand on referme son cercueil »
disait Confucius.
Mais au-delà de la tête bien faite ? Avons-nous besoin de nous mettre
continuellement sur la pointe des pieds pour essayer de dépasser l’autre au
risque, comme le soulignait Lao Zi, de ne plus arriver à « se tenir droit »
? Devons-nous systématiquement, lorsqu’on nous demande « comment ça va »
répondre par un laconique « très bien, merci » ?
Ces questions méritent d’être posées : jusqu’où devons-nous ne pas aller
trop loin ? A quel moment le développement devient-il contradictoire avec
l’épanouissement ? Le mal-être ambiant n’est-il pas en partie lié à cette
course incessante contre soi-même ?
« L’homme est ce qu’il croit » disait Anton Tcheckhov. Y croyez-vous ? Le
fait de croire en quelque chose suffit-il à garantir sa véracité ? « Nous
sommes ce que nous pensons être » renchérissait Bouddha. Qu’en pensez-vous ?
Penser être « plus » me rendra-t-il réellement « plus » ? En vérité, l’homme
croit souvent ce qu’il n’est pas et il est souvent bien loin de croire tout
ce qu’il est…
Les croyances ne sauraient dépasser le stade de la subjectivité. Evidemment,
comme ce que je pense influence mon comportement, mieux vaut croire et
penser positif. Mais penser au soleil n’empêchera pas les nuages
d’apparaître et il ne faudrait pas, lorsqu’ils apparaîtront, s’accuser alors
d’incompétence. Croire que le problème n’existe pas ne suffit pas à éliminer
le problème ! Se cacher les yeux face au mendiant n’éliminera pas la
pauvreté. Nier la colère chez soi n’empêchera pas les autres de la subir…
Il était une fois un sage fort sage dont la réputation s’étendait bien
au-delà des montagnes tibétaines. Ce sage reçoit un jour la visite d’un
riche occidental malheureux (désolé pour le cliché): « O Vénérable, partage
avec moi un peu de ta sagesse ! » le supplie-t-il. – « Je veux bien, réponds
le sage, mais prenons d’abord un thé. » Le sage saisit la théière et
entreprend de verser à son visiteur un thé ambré et délicieusement parfumé
dans une tasse remplie d’eau. Evidemment, la tasse déborde et le visiteur
s’en étonne. Et le sage de répondre : « Vous venez à moi pour apprendre mais
vous êtes plein de préjugés. Pour être capable de m’écouter, il vous faut
d’abord vider votre tasse mentale. Alors, seulement vous serez réceptif à
mon breuvage. »
La remise en cause de ses préjugés est une étape difficile dans
l’accomplissement de soi. Comme c’est mon avis, il est normal que je le
partage ! Contredit par quelqu’un, notre premier réflexe sera la dénégation
: « Ce n’est pas possible, ce n’est pas vrai ! » Notre esprit se bloque et,
plutôt que d’écouter et de s’ouvrir, se ferme et recherche la faille dans
l’argumentaire de l’autre.
C’est pourtant à cet exercice que je vous invite ici. Nous allons passer en
revue un certain nombre de mythes, c'est-à-dire de croyances communément
répandues et influençant notre vie sociale… qui ne reposent pourtant sur
aucune réalité stable. Pire, il s’agit souvent de manipulations qui
entravent notre potentiel au bonheur et à la liberté. Nous avons été
habitués à penser avec mais nous penserions bien mieux sans !
En 1994, alors âgé de 24 ans, j’écrivais un recueil pratique des meilleurs
techniques du développement personnel : L’Alchimie du succès. Dix ans plus
tard, voici de quoi relativiser un peu les envolées les plus lyriques de ma
folle jeunesse. Voici un autre thé !
Un développement impersonnel
L’expression « développement personnel » est rassurante de prime abord : un
homme aurait librement décidé de s’améliorer. Si tel est le cas, il n’y a
rien à redire : apprendre à se changer, à se prendre en charge, à agir
plutôt qu’à réagir, tout cela est positif ! Le développement personnel
offrirait ainsi des outils pour se faciliter la tâche et être au contrôle de
sa vie. Il viserait le « savoir être » plutôt que le « savoir faire ».
Malheureusement, le complexe va souvent de pair avec l’espoir. Acheter «
Comment se faire des amis » de Dale Carnegie (1) signifie peut-être que l’on
a peu d’amis ou, de manière plus pernicieuse, que l’on considère que l’on en
a « pas assez ». Devant la promesse d’une vie meilleure, serais-je encore
capable d’apprécier ma médiocrité ? Face aux pressions de la société, ne
vais-je pas me sentir obligé de me développer ?
« Vous êtes nuls mais, si vous suivez mes conseils, vous pouvez devenir
meilleurs » soulignent implicitement les gourous du développement. Entre
nous, qui ne le souhaiterait pas ? L’homme possède naturellement le désir
d’être reconnu comme quelqu’un de valeur. Jusque là, il pensait peut-être ne
pas trop mal s’en sortir. Et voilà qu’on change les règles du jeu… « Pouvoir
illimité ! » annonce même Anthony Robbins : l’étalon de mesure est sans
limite et les notations ne valent plus que par rapport au plus accompli
d’entre nous (l’auteur du livre en l’occurrence : beau, riche, célèbre et
heureux). Bienvenue dans le règne du complexe illimité !
[...]
Il y a un autre intérêt, pour la ou les sociétés, à mettre l’accent sur le
développement personnel : détourner l’attention des vrais problèmes !
Lorsqu’une entreprise fait appel à un coach ou à un psy pour prendre en
charge le développement de ses salariés, le message implicite est le suivant
: « le problème ne vient pas de notre organisation mais de vous ! » Le socle
du message du développement personnel est en effet que chaque individu est
responsable de ses problèmes puisque ce ne sont pas les problèmes qui sont
en cause mais les interprétations individuelles de ces problèmes. « A défaut
de changer le monde, je modifie ma perception du monde » disait Jean-Paul
Sartre. Oui mais en modifiant ma conception du monde, je n’ai alors plus
besoin de changer le monde…
Votre patron est tyrannique ? Vous êtes stressé ? Mais non voyons, c’est
vous qui interprétez les signaux de manière erronée ! Dominique Huez,
médecin du travail dans une grande entreprise, témoigne de l’intervention
des psychologues sur le lieu de travail: « Il y avait un vrai problème, un
chef qui abusait de son autorité sur une équipe de femmes. Au lieu
d’interroger les relations de travail, ils ont rédigé une série de rapports,
transmis à la direction, où tout était mis sur le compte des trajectoires
personnelles et affectives des femmes en question. A aucun moment la
question de l’organisation du travail n’a été posée ». (3)
[...]
Sous des aspects humanistes, la finalité du développement personnel
serait-elle donc d’entériner l’état des choses ? Se changer afin de ne pas
changer le monde ? La mode du développement personnel et l’omniprésence des
psy ou des coachs seraient-elles les solutions trouvées par le système pour
mieux faire passer l’amère pilule ?
Le double message: « cessez de vous plaindre, prenez-vous en charge » et «
travaillez, enrichissez-vous », laisse en effet peu de place pour la
réflexion du monde et l’action contestataire. Tout occupé à sa « gonflette
narcissique », l’homme deviendrait individualiste et égoïste. Au mieux, il
deviendra un acteur du système. Au pire, un incapable conscient de sa
médiocrité, trop complexé pour oser hausser le ton et tout juste bon à
multiplier les lectures ou les consultations. Rien n’est plus rentable que
l’insatisfaction…
(1) Dale Carnegie, Comment se faire des amis, Hachette, 1990. Un livre écrit
en 1936 et qui mérite mieux que son titre racoleur.
(2) Anthony Robbins, Pouvoir illimité, Editions Robert Laffont, p. 364
(3) Ondile Millot, Faux remèdes pour vraie demande, article paru dans
Libération, 14 avril 2003. Cité par Thierry Melchior, 100 mots pour ne pas
aller de mal en psy, Les empêcheurs de penser en rond, 2003, p. 442.
Des rêveries aux rêves
« Développez tout votre potentiel. Il suffit d’agir ! Escaladez les plus
hauts sommets. Osez rêver ». Ces philosophies de pacotilles sont tentantes à
première vue, mais elles relèvent du même besoin de consommer qui ne saurait
jamais nous combler puisque le matérialisme, en nous promettant pourtant mer
et monde, se fonde précisément sur notre insatisfaction chronique. Derrière
d’ingénieuses représentations de bien-être et d’irrésistibles slogans, cette
conception de l’existence vise purement et simplement à nous vendre des
produits de consommation. » dénonce Bo Lozoff (1)
Oser rêver : une philosophie de pacotille ? Voilà qui serait bien triste !
Car si nos rêves peuvent en effet refléter la société de consommation, oser
rêver induit une action consciente et donc une liberté. Plus que jamais, il
convient d’agir et de libérer ses rêves !
[...]
Il conviendrait toutefois de bien faire la distinction entre le rêve, le
rêve et le rêve ! Le premier se manifeste la nuit lors de notre sommeil. Il
s’agit parfois de rêves matérialistes mais les rêves de développement
personnel sont les plus fréquents : nous possédons un certain nombre de
pouvoirs et de qualités et nous ne sommes pas pressés de nous réveiller ! Du
fait du fossé qui sépare ce type de rêve de la réalité, il serait
recommandable de considérer ces rêves comme une séance de cinéma et de ne
pas faire preuve à leur égard de trop de nostalgie. C’est sans doute «
toujours mieux en rêve » mais nous avons besoin de vivre nos journées pour
pouvoir faire de tels rêves durant nos nuits…
Certaines personnes oublient cette règle et exhibent au grand jour des rêves
de la nuit. C’est le deuxième type de rêve : le rêve éveillé qui fait le
lien entre la chimère et la réalité. Il exprime un désir que nous savons
irréaliste et sera donc souvent source de frustrations. C’est par exemple le
« Je rêve de gagner au loto » ou « Je rêve d’être grand ». Confronté à ce
type de pensées, il serait opportun de faire sonner son réveil, de se
réveiller et de regarder la réalité en face : la vie ne sera belle que si
j’arrête de la rêver pour enfin la vivre !
[...]
Le troisième type de rêve est synonyme de projet : c’est par exemple le «
J’ai fait un rêve » de Martin Luther King. Ce type de rêve révèle notre
caractère, nos croyances et notre degré de liberté. Sans lui, l’homme
n’aurait rien accomplit. « Là où il n’y a pas de vision, les gens périssent
» précise la Bible (Proverbes, 29-18) « L’homme ne disparaîtra pas tant
qu’il saura rêver » rappelle Jean Cocteau.
Apprendre à rêver… Voilà qui laisse rêveur… ou songeur ! Ce type de songe
implique en effet une action réfléchie. Songer, c’est littéralement
s’abandonner à des rêveries mais c’est aussi avoir l’intention de faire
quelque chose ou penser à quelque chose qui mérite attention. Le « Je rêve
d’avoir une piscine » peut avoir deux significations : « Si seulement
j’avais une piscine ! » ou bien « Je songe sérieusement à avoir une piscine
». Frustration dans le premier cas, action dans le second.
Si je rêve sérieusement à une piscine, je vais faire en sorte que mon rêve
devienne réalité. Je vais soit travailler pour me la payer, soit creuser
moi-même le trou. Au bout de quelque temps, à force de travail, je finis par
réaliser mon rêve. Vais-je m’arrêter là ? Non bien sûr car je continue à
rêver. Mais comme je barbotte dans la piscine de mes rêves, je ne suis pas
condamné à rêver à une plus grande piscine…
La société de consommation nous incite à rêver à toujours plus et à avoir
toujours plus de rêves : un bien en cache un autre et les nouveautés sont
récurrentes. Il serait toutefois exagéré de parler de rêves à propos de
l’achat du dernier modèle de téléphone portable ou d’ordinateur. Un rêve
implique en effet une certaine taille dans l’ambition et dans la gravité.
Nous ne rêvons généralement donc pas de nos petits achats… mais d’être riche
! De même, nous ne rêvons pas de la fortune pour la fortune mais de ce que
cette situation permet de réaliser ou d’obtenir: la belle maison, la belle
voiture, les vacances sous les tropiques, la reconnaissance des autres, le
prestige, le pouvoir, etc. Bref, nous rêvons tout simplement d’être heureux
!
Nous allons bientôt parler de la relation entre l’argent et le bonheur. La
société de consommation a tendance à faire le lien entre les deux et nous
incite insidieusement à rêver au bonheur via la carte de crédit. C’est se
tromper de méthode ! Si nous nous préoccupons de notre bonheur ou de notre
bien-être, nos rêves devraient concerner nos vies plutôt que nos achats et
être personnels plutôt que collectifs. Nos rêves, en un mot, doivent être
libres de tout conditionnement !
(1) Bo Lozoff , La Vie vaut la peine d’être vécue, Editeur le Jour, p. 40
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