L'Autre choix: le choix de la consomm'action par l'auteur du Mendiant
Le choix de la consommation active et
de l'aliment'action : comment éviter les pièges et manipulations de la
CONsommation, retrouver une hygiène alimentaire naturelle et gagner en vitalité
et en bien-être. La malbouffe industrielle n'est pas une fatalité et manger
correctement ne revient pas plus cher!
Série L'Autre Choix / Livre 6
Le choix de la consomm'Action
et de l'aliment'Action
par Benoît Saint Girons
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PRESENTATION
Le choix de la consomm’Action
et de l’aliment’Action !
Consommer est considéré comme un besoin naturel et une source
d’épanouissement. Pour preuve, le lien supposé entre la consommation et le
moral des ménages… Pourtant, le système n’a aucun intérêt au bien-être des
individus : le malheur est un fond de commerce autrement plus rentable !
Voici comment éviter les pièges et manipulations de la CONsommation,
retrouver une hygiène alimentaire naturelle et gagner en vitalité.
SOMMAIRE
Introduction
I. Les 5 tamis de la consomm’Action
Le tamis de la manipulation…
Le tamis de l’utilité…
Le tamis de l’éthique…
Le tamis (bio) de l’écologisme…
Le tamis financier…
II. L’Aliment’action naturelle
Alimenter correctement nos cerveaux…
Fruits et légumes…
Une consommation en baisse !
Le plein d’eau…
Le bon ordre alimentaire…
Des experts à expertiser…
Ne pas tomber dans le « foodamentalisme »…
III. La boussole alimentaire
Les ravages de l’agriculture productiviste…
… matières premières de l’industrie
… boostées aux arômes
… et autres exhausteurs de goût !
Irradiation et Sainte hygiène
Le sel de la mort…
Les dangers du sucre…
… et des édulcorants
La dissémination des OGM…
… jusque dans la bio !
Tout cela pour aboutir à l’indice des industriels…
A quelques règles de bon sens…
Et au guide des aliments !
Le bon sens bio
Conclusion
EXTRAITS
► Introduction ► Des experts à expertiser
► Irradiation et Sainte hygiène
Introduction
Dans notre société marchande, consommer, comme se nourrir ou respirer, est
considéré comme un besoin naturel et une source d’épanouissement. Pour
preuve, le lien supposé entre la consommation et le moral des ménages : si
je suis heureux, je vais logiquement consommer davantage…
Logiquement ? N’est-ce pas lorsque les températures chutent que la
consommation d’énergie augmente ? N’est-ce pas lorsque nous avons faim que
nous mangeons le plus ? La règle économique se trouve contredite par la loi
naturelle : le vide appelle le plein ; c’est lorsque quelque chose nous
manque que nous essayons de compenser. Au contraire, pourquoi changer si je
me sens bien ? Pourquoi consommer si j’ai déjà l’essentiel ?
Le système n’a aucun intérêt au bien-être des individus car le malheur est
un fonds de commerce autrement plus rentable : la pauvreté nous pousse à
idéaliser l’argent, le cholestérol à multiplier les régimes, les rides à
fantasmer sur les cosmétiques, la maladie à abuser des pilules, les
complexes à faire appel au coach, le besoin d’intégration à suivre la mode,
le mal-être à acheter un livre sur le bien-être…
« Cette addiction [la fièvre acheteuse] est fréquemment liée à une sorte de
dépression, un état de tristesse profond. […] Par l’achat, on compense pour
échapper à un quotidien morose. Les acquéreurs compulsifs « sont des gens
qui ont besoin d’acheter l’illusion d’une autre vie », confirme Michel
Lejoyeux, spécialiste de l’addiction et professeur de psychiatrie à la
faculté de Médecine Paris-VII. (1)
Evidemment, ce n’est pas tout à fait cela que j’ai appris lors de mes études
de commerce : officiellement, les personnes heureuses ont confiance dans
l’avenir et utilisent leur pouvoir d’achat (ou un crédit) pour se payer la
voiture, la maison ou le voyage de leurs rêves, ce qui fait tourner
l’économie, ce qui favorise le moral des entrepreneurs qui décident alors
d’investir et d’embaucher, ce qui augmente la masse salariale, ce qui
augmente encore la consommation. Le cercle vertueux de la sainte croissance
est enclenché.
Un tel schéma, qui doit effectivement fonctionner de temps à autre, soulève
toutefois quelques questions et paradoxes :
Pour commencer, il repose nettement moins sur le bonheur que sur l’argent :
dans la mythologie capitaliste et publicitaire, c’est ce dernier (ainsi que
tous les produits qui y sont associés) qui est supposé générer le bonheur.
Le nerf de la consommation n’est pas tant le moral des ménages que le
pouvoir d’achat, en berne depuis des années.
« Le pouvoir d’achat est devenu l’une des principales préoccupations des
classes moyennes : un Français sur deux assure qu’il a de plus en plus de
mal à joindre les deux bouts » constate Rémi Oudhiri, chez Ipsos. (2) Les
entreprises accusent les 35 heures mais, au regard des subventions de l’Etat
(3) et des gains de productivité, la vérité est peut-être ailleurs…
Il n’y a qu’à ouvrir les journaux pour constater que des entreprises – et
non des moindres (4) – ne respectent pas les règles du jeu : elles
pressurisent leur personnel, licencient malgré des bénéfices records,
délocalisent… Comment dans ces conditions peuvent-elles espérer augmenter la
masse salariale et la consommation de leurs produits ? Certaines entreprises
seraient-elles incultes en économie, masochistes ou simplement cyniques ?
De même, l’épargne des actionnaires ne semble jamais autant augmenter que
lorsque les sociétés se comportent de manière inhumaine : l’annonce d’un
plan social par une entreprise se traduit ainsi généralement par une envolée
des cours de son action, tandis que les bourses asiatiques ont salué le
tsunami dévastateur de 2004 par une progression de leurs indices. C’est bien
connu : une bonne guerre et ça repart !
La triste vérité est que le système travaille plus ou moins inconsciemment
(je ne suis pas sûr qu’il ait une conscience) à maintenir l’individu dans un
état de stress et de mal-être latent. Evidemment, il avancera le plus
souvent masqué et il ira même jusqu’à organiser des salons sur la santé et
le bien-être à la gloire des industriels. (5) Cela ne coûte rien de
promettre le bonheur et les frustrations qui en découlent rapporteront
beaucoup. Les promesses n’engagent que ceux qui dépensent…
Passer de la CONsommation à la consomm’ACTION est donc avant tout un
exercice d’hygiène mental : dépasser les manipulations et retrouver sa
liberté de choix. La tyrannie du « toujours plus » enchaîne tandis que la
simplicité volontaire libère. Pour autant que l’on n’y soit pas obligé,
arriver à moins ou mieux consommer est un exercice on ne peut plus
jubilatoire, la manifestation – face à la violence du système – d’une réelle
force de volonté. Avoir moins offre mécaniquement l’opportunité d’être plus.
Prendre moins offre naturellement l’occasion de davantage recevoir. Moins
réagir permet évidemment de mieux agir…
Ceci étant dit, il va de soi qu’une critique systématique de la consommation
serait aussi ridicule que d’abhorrer par principe le capitalisme, « le pire
système à part tous les autres » selon le bon mot de Winston Churchill. La
consommation est évidemment nécessaire et, même au-delà des besoins
physiologiques de base, elle pourra être synonyme de bien-être si nous la
considérons comme telle. Consommer est finalement une question
d’intelligence, de liberté et de sensations où l’homme doit retrouver ses
esprits et sa juste place : il nous faut réapprendre à consommer pour vivre
et non pas vivre pour consommer…
(1) Nouvelles drogues, L’Hebdo, 27 avril 2006, Natalie Bougeart et Elisabeth
Gordon, p.51
(2) La société low-cost, Le nouvel observateur N°2196, 7 décembre 2006, Doan
Bui, p. 20
(3) Estimées à 17 milliards en 2004 et jusqu’à 21 milliards en 2007 (La
question toujours très vive du temps de travail, La Tribune, 4 mai 2007)
(4) Un exemple révélé par le magazine Marianne (11 décembre 2004, p.11) :
pour pouvoir « investir davantage dans la publicité et accroître ses
bénéfices », la firme multinationale Colgate-Palmolive s’apprête à licencier
12% de ses effectifs, soit 4500 personnes alors que ses bénéfices s’élèvent
déjà à 1,4 milliard de dollars, soit 14% du chiffre d’affaires…
(5) Le salon Life² qui s’est tenu à Bruxelles du 11 au 13 mars 2005 en était
l’affligeante illustration avec la présence prédominante des plus grands
industriels sous la bannière du bien-être et de la santé. Comme il fallait
s’y attendre, leurs produits étaient parfois loin du naturel…
Des Experts à expertiser
Il y a quelque temps, un sportif célèbre vantait dans une publicité les
vertus des biscottes, responsables selon lui de sa forme : « parce qu’elles
contiennent 92% de céréales, c’est mon énergie pour bien démarrer la journée
» clamait-il. Le magazine Science et Avenir a eu la justesse d’esprit de
demander à un vrai expert, médecin militaire et auteur de nombreux travaux
sur les aliments de l’effort ce qu’il en pensait : « Les biscottes ont un
index glycémique élevé […] ça ne me paraît pas un aliment de l’effort idéal.
En tout cas, il ne me viendrait pas à l’idée de manger des biscottes avant
de faire du sport ! » rectifiait-il. (1)
Qu’est-ce donc de nos jour qu’un expert ? Est-ce quelqu’un qui sait,
quelqu’un qui croit savoir et qui le communique efficacement (le cas existe
aussi d’experts qui savent mais qui communiquent sciemment le contraire !)
ou quelqu’un de fort bien payé pour distiller un savoir spécifique ? Tous
les experts ne sont évidemment pas corrompus (notamment parce que tout sujet
d’étude n’est pas forcément rentable), mais tous les lobbyistes essayent de
se faire passer pour des experts ou font appel à leurs services. Or, 18 000
lobbyistes feraient en permanence le siège de la Commission européenne de
Bruxelles...
Face à cette force de frappe, il est logique que certains préjugés se
mettent en place. Prenons par exemple le cas du lait. Il est bien connu que
le lait est bon pour la solidité des os, n’est-ce pas ? Et bien non :
plusieurs études indépendantes (indépendantes des lobbies laitiers)
démontrent que le lait n’a aucune action sur le prévention de l’ostéoporose
! Ce serait même le contraire : selon une étude, les femmes qui consommaient
le plus de laitage présentaient deux fois plus de risques de fractures que
les femmes qui en consommaient peu. (2) « Tous les gros buveurs de lait sont
ostéoporotiques ! » résume Pratiques de Santé. (3)
Pourquoi continuons-nous alors à promouvoir le lait en tant qu’aliment de
première nécessité ? Nous apprenons dans le livre de Thierry Souccar et
Isabelle Robard, Santé, mensonges et propagandes : arrêtons d’avaler
n’importe quoi !, qu’un expert de l’industrie laitière était également haut
responsable de la santé publique. La rédaction de recommandations
nutritionnelles officielles est ainsi souvent confiée en France à des
chercheurs proches de l’industrie agro-alimentaire… (4) « Le poids des
lobbies est colossal et l’indépendance de la recherche difficile. On ne
compte plus les études scientifiques financées par les industriels du
secteur phyto-sanitaire » regrette aussi un chercheur. (5)
Le sucre est-il responsable du phénomène de l’obésité ? » Non, répond une
nutritionniste ayant pignon sur web : « Plusieurs études ont été réalisées
pour corroborer ce fait... en vain. » L’Aspartame et le light sont-ils
recommandables ? Bien sûr, ces produits sont même une très bonne option
puisque « très festifs, mais acalorique. Vous êtes gagnants sur tous les
fronts ». Les produits bio sont-ils de qualité supérieur ? Absolument pas et
d’ailleurs « L'Agriculture biologique n'est pas durable ! » Afin de
préserver la bonne conscience des industriels, on comprendra qu’il soit
"prudent" en effet de nier la validité des nombreuses études sur ces sujets…
(6) Pour ne rien voir, le mieux est encore de fermer les yeux ! Mais comment
expliquer de tels propos de la part d’une "experte" en nutrition ?
Un nutritionniste est normalement un médecin (bac+8) spécialisé en nutrition
dont le rôle est de conseiller sur les problèmes de surpoids, de maigreur,
de diabète, etc. (7) Il travaillera en milieu hospitalier ou en cabinet,
voire sur le terrain dans les pays frappés de malnutrition. A moins d’être
sacrément hypocrite, on le voit donc mal servir ainsi la soupe aux
industriels…
La vérité est donc ailleurs : le terme de nutritionniste est galvaudé et
beaucoup ne seraient pas médecins ! Quoi de plus logique après tout puisque
cette discipline n’est pas reconnue par le Conseil de l’ordre : la
spécialité "nutrition" n’a aucune existence légale en France et la formation
n’est pas uniforme à l’échelon national. Bref, en matière de nutrition,
chacun fait et dit plus ou moins ce qu’il veut !
C’est ainsi qu’après « enquête » (sic !) notre nutritionniste découvrait fin
2007 que les produits 0% n’étaient pas sans calorie ni moins caloriques que
la version « non 0% ». Et la nutritionniste de préciser « Vous voilà bien
trompés... » Bien trompés en effet ! Une nutritionniste avouait avoir
confondu matières grasses et calories, zéro calories et zéro sucre ! (8)
Cela prêterait à rire, si les lecteurs de son blog ne prenaient pas ses
conseils pour argent comptant et ne réagissaient au quart de tour devant la
contradiction portée à leur Sainte Experte. Car une experte ne peut par
définition avoir tort et tout contradicteur d’une experte ne saurait donc
être qu’un imbécile ou un « fasciste » qu’il conviendra à tout prix de
décrédibiliser. Les apparences, qui n’ont pas de prix, seront préservées à
coup d’insulte ou de dérision…
Et voilà bien le danger des notions d’expert ou d’expertise utilisées à tort
et à travers: nous faire perdre notre esprit critique, nous en remettre
entièrement, par confort ou facilité, à un jugement extérieur. « Douter de
tout ou tout croire, ce sont les deux solutions également commodes qui l’une
et l’autre nous dispensent de réfléchir » écrivait Henri Poincaré. En
matière de nutrition, nous serions bien avisés de redevenir actif si nous
voulons éviter le gavage industriel : la foi grasse, c’est la spécialité des
oies !
Confronté à un expert, la première chose à faire serait donc de nous
interroger sur son pedigree, ses motivations et ses éventuels conflits
d’intérêt. Les diplômes sont l’un des éléments à prendre en considération
mais la véritable expertise s’acquiert en terrain neutre : un bon expert
sera compétent mais aussi indépendant ! Une experte « très attachée à
l’éthique » qui est directrice d’un cabinet de marketing et nutritionniste
conseil d’un groupe agro-alimentaire, cela laisse un goût amer ! Un rapport
d’expertise sur le danger des portables dont les experts sont rémunérés par
les acteurs de la téléphonie, cela sonne faux ! (9) Un « expert en bien-être
» dont l’objectif est de faire du chiffre, cela induit du mal-être ! Tous
les professionnels ne sont évidemment pas malhonnête mais l’argent est la
première source de corruption et il en coule davantage chez l’industriel que
chez le petit artisan ou le magasin bio !
Au contraire, quel pourrait être l’intérêt pour un ancien directeur d’un
fabricant de tabac de révéler les pratiques de cette industrie, à part celui
de perdre sa famille ? (10) Quel intérêt pour un chercheur de dénoncer le
danger des pesticides, à part celui d’être calomnié et de limiter ses
sources de financement ? (11) Quelle motivation pour un naturopathe de
soigner au naturel, à part le risque de se retrouver traduit en justice ?
(12) Tous les « petits » ne sont évidemment pas désintéressés mais il faut
toujours du courage pour oser sortir du dogme ou de la pensée unique. Une
raison suffisante, selon moi, pour prêter l’oreille à leurs propos et
réveiller de temps en temps ses neurones…
(1) Docteur Charles-Yannick Guezennec, propos recueillis par Thierry Souccar,
« La vérité si je mange », Sciences et Avenir, Juillet 2003
(2) Selon d’autres études le lait serait même un facteur de diabète, de
risque cardio-vasculaire et de cancer ! [...]
(3) Pratiques de Santé N°56, 23 septembre 2006, p. 7
(4) Thierry Souccar démontre ainsi que le programme de nutrition lancé en
janvier 2001 par le ministère de la santé (PNNS) arrange bien les
industriels (op. cit., p. 328) [...]
(5) Pr. Charles Sultan (Inserm, Montpellier), à propos des risques des
polluants industriels, cité par Sciences et Avenir, Octobre 2004, p. 61
(6) A court d'arguments, la meilleure méthode (industrielle) est de semer le
doute à coups d'experts grassement rémunérés ou de personnalités en mal de
publicités, dans le style de Claude Allègre : « Non, nous ne savons pas...
», « Non ma brave dame, il n'est pas prouvé que l'homme soit responsable du
changement climatique », « Non, l'amiante n'est pas dangereux pour la santé
»,etc. Et cela marche ! Pour preuve, la première réaction à l’article sur
l’obésité: « Ah bon ? Alors je peux laisser mes enfants en paix avec leur
verre de coca hebdomadaire ? » Voilà, c’est gagné, l’expert a réussi à semer
le doute !
(7) Le diététicien (niveau Bac +2) veille quant à lui à la qualité et à
l’équilibre alimentaire en composant notamment des menus adaptés.
(8) Sur un emballage, le terme 0% fait en effet généralement référence aux
matières grasses, permettant ainsi à une marque de sucette 100% sucre
d’afficher fièrement sur son packaging « 0% de matières grasses » ! Les
seuls "aliments" acaloriques sont l’eau, le thé et le café (sans sucre).
(9) Une enquête de l'Igas, Inspection générale des affaires sociales, la
police des police en matière de santé, met ainsi en cause les méthodes de l'Afsse,
Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement. [...]
(10) Voir le film Révélations de Michael Mann avec Al Pacino et Russel Crowe,
inspiré d’une histoire vraie.
(11) C’est par exemple le Pr. Dominique Belpomme, accusé d’instiller le «
business de la peur » ou David Servant-Schreiber, transformé en « baratineur
du cancer » dans l’article Les imposteurs du magazine Marianne (6 octobre
2007). Ce journal, qui se vante à longueur de colonnes d’être « indépendant
et différent » reprenait ainsi à son compte les plus fumeuses manipulations
industrielles…
(12) Qu’un naturopathe (non médecin) prescrive des plantes et le voilà
assigné devant les tribunaux ! Qu’un médecin préfère soigner au naturel, ne
serait-ce qu’avec l’accord de ses patients, et le voilà traîné devant le
Conseil de l’Ordre ! [...] « Sur toute la France, nombre de médecins,
chirurgiens-dentistes, vétérinaires ou pharmaciens qui utilisent pour
parfaire leur art des médecines non conventionnelles, qui ne coûtent pas un
centime à la Sécurité Sociale, sont poursuivis. Des dizaines de dossiers
sont en cours » dénonce Sylvie Simon (Biocontact, Mai 2006, p. 24)
Irradiation et Sainte hygiène...
[...]
« Un conseil : la prochaine fois, en ouvrant une boîte de raviolis ou en
mettant un plat surgelé au micro-ondes, regardez l’étiquette et cherchez le
code E621. » suggère Luc Richard. (1) Excellente idée mais, pendant que
vous y êtes, regardez aussi du côté des autres chiffres, des noms abscons…
voire du logo signalant un produit irradié !
Rassurez-vous : ce logo, vous ne le trouverez pas ! (2) Cela ferait mauvais
genre ! Comment réagirait en effet le consomm’acteur s’il apprenait que sa
viande de volaille, déjà mal en point de part son mode d’élevage, a en plus
subi quelques heures d’irradiation aux rayons gamma ? S’il comprenait que
son fruit exotique, importé hors saison, ne doit son apparence qu’à un «
bain de soleil » de césium 137 ou de cobalt 60 ?
En théorie, depuis un décret du 8 mai 1970, toute denrée irradiée devrait
porter la mention « traité par rayonnements ionisants » ou « traité par
ionisation ». En pratique, 80% des produits irradiés seraient incorrectement
étiquetés… notamment parce que les produits irradiés servent souvent
d’ingrédients dans les préparations industrielles…
Certes, irradier les aliments ne les rend pas radioactifs (sauf accident) et
permet de détruire insectes, bactéries et parasites tout en permettant – et
c’est cela la grande idée – de conserver les aliments plus beaux plus
longtemps. Il devient ainsi possible « à certains industriels douteux de «
recycler » des produits qui arrivent en limite de péremption, de masquer
leurs mauvaises pratiques en matière d’hygiène et d’éviter des
investissements coûteux dans ce domaine. Ce qui était une mesure sanitaire
se transforme parfois en cache-misère douteux. » (3) « Pendant quinze jours,
des fraises sembleront toutes fraîches, sans l’être forcément. » précise
Roland Desbordes, président de la Crii-Rad. (4) Avec l’irradiation, les
problèmes d’hygiène ont enfin trouvé leur solution. D’où l’appellation «
hygiénisé » que l’on retrouve parfois!
[...]
Mais quel intérêt d’irradier un aliment au nom de l’hygiène si c’est pour
lui faire perdre dans le même processus ses vitamines et acides aminées ?
L’irradiation, tout comme d’ailleurs la cuisson aux micro-ondes, transforme
la structure moléculaire des aliments. Une étude américaine a ainsi
démontrée que l'ionisation pouvait détruire jusqu'à 80% de la vitamine A des
œufs et 48% du Béta carotène du jus d' orange. (5) « Les molécules sont
coupées en morceaux par l’énergie du rayon gamma […] On crée de nouveaux
éléments, les radicaux libres, dont certains sont cancérigènes. » renchérit
Roland Desbordes qui précise : « L’aliment est mort sur la plan biologique,
les tissus sont pulvérisés, l’ADN détruit. » (6) Opinions d’écolos ? Un
rapport de l’OMS de 1995 rapporte que 27 études sur 102 consacrées au sujet
sont classées comme « ayant conclu à des effets néfastes ». N’est-ce pas
suffisant pour évoquer le « principe de précaution » ? Et pourquoi n’y
a-t-il que cinq pays en Europe à autoriser l’irradiation ? (7)
Les instances européennes n’autorisent que l’irradiation des herbes
aromatiques, des épices et des condiments mais il est possible d’obtenir des
dérogations… La France ne s’en est pas privée et se retrouve avec de quoi
bien alimenter ses sept centres d’irradiation : les oignons, ail et
échalotes, les flocons et germes de céréales, les légumes et fruits secs, la
farine de riz, la viande de volaille, les cuisses de grenouille congelées,
les crevettes congelées, le blanc d'œuf, etc. A cela s’ajoute les produits
autorisés par les 34 Etats exportateurs non membres de l’UE, comme les USA
ou la Chine. (8) Au final, ce ne sont pas moins de 15 000 tonnes d’aliments
irradiés qui finiraient dans nos rayons. Une autre bonne raison pour se
méfier des grandes surfaces ?
(1) Luc Richard , Silence, la Chine pollue… et tue à petit feu, Marianne, 6
janvier 2007, p.45
(2) Sauf au Canada où tous les produits alimentaires traités par irradiation
doivent présenter le logo RADURA sur leur emballage.
(3) Aliments irradiés : on nous cache tout !, Quelle Santé N°7, Juillet-Août
2006, p. 6
(4) Commission de recherche et d’information indépendantes sur la
radioactivité, l’association qui a publié les cartes officielles des vraies
retombées de Tchernobyl en France http://www.criirad.org / Article de Zoé
Busca, L’aliment irradié ment !, L’Age de Faire, Juin 2007, p. 5
(5) FDA Memorandum, from Kim Morehouse, Ph.D. to William Trotter, April 11,
2000
(6) Guillaume Lamy, Irradiation : un cocktail explosif dans nos assiettes,
Mars 2005, http://terresacree.org/
(7) La Belgique, la France, les Pays-Bas, l'Italie et le Royaume-Uni. Selon
Wikipedia, « les autres pays de l'Union européenne n'importent pas
d'aliments irradiés. »
(8) Avec à chaque fois des appellations différentes, comme « pasteurisation
» aux Etats-Unis ou « pasteurisés à froid » en Israël (à haute température
!),… Pourquoi faire simple, n’est-ce pas, quand on peut embrouiller ?
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