Les lectures du Mendiant contre le système: Europe Inc.
Europe Inc. Comment les multinationales construisent l’Europe 
et l’économie. Les lobbies industriels et leur influence sur la technocratie 
européenne. Retrouvez les meilleurs extraits commentés par le 
Mendiant... 
 
  
Benoît Saint Girons
L e s l e c t u r e s 
d u M e n d i a n t
   
Europe Inc.
Comment les multinationales construisent l’Europe et l’économie mondiale
► Belén Balanya, Ann Doherty, Olivier Hoedeman, Adam Ma’anit, Erik Wesselius
Observatoire de l’Europe Industrielle (CEO) www.corporateeurope.org 
Agone, 2005
Un travail de recherche de titan sur un sujet tabou par excellence avec, au 
final, une énorme désillusion : l’administration européenne ne travaille pas que 
pour l’intérêt général des peuples européens ! On s’en doutait quelque peu mais 
on n’imaginait pas à quel point l’influence des industriels avait été 
prédominante dans toutes les phases de la construction européenne des quinze 
dernières années, de l’élargissement des pays membres aux déréglementations en 
passant par les projets d’infrastructures… A quel point l’Union Européenne était 
malade d’un déficit de démocratie…
Certes, on ne peut empêcher aux industriels de défendre leurs intérêts… Mais 
lorsque ces intérêts se révèlent être aussi peu compatibles avec la santé 
publique, l’environnement ou l’emploi, on se demande ce que peut bien faire 
l’administration bruxelloise dans cette galère. Des magouilles ? Du copinage ? 
Une simple démonstration d’incompétence ?
Non, la réponse est plus simple: de l’économie ! Bruxelles a fait sienne, contre 
l’avis des peuples, la logique néo-libérale : hors du business et des 
multinationales, point de salut ! Ce qui est bon pour les grosses boites (les 
PME restent, comme d’habitude, largement sous représentées) sera à terme bon 
pour tous et tant pis pour les anicroches du court terme ! On ne fait pas 
d’omelette sans casser des œufs ! Malheureusement, comme il fallait s’y 
attendre, l’omelette s’est révélée de piètre qualité : des poules élevées en 
batteries ne peuvent pondre des œufs Bio ! Les biotechnologies ne font pas de 
miracle et la puanteur des élevages coupe de toute façon l’appétit… 
Toutes les démonstrations des auteurs du livre, membres militants de 
l’Observatoire de l’Europe industrielle (CEO) basé à Amsterdam, n’aboutissent 
heureusement pas à démontrer la faillite morale complète des institutions (même 
si les auteurs rappellent en annexe – ils auraient pu commencer par ça – que 
l’ensemble de l’exécutif européen dû déjà démissionner en 1999 pour cause de 
fraude, népotisme et mauvaise gestion) : le bon sens résiste parfois au profit, 
les technocrates arrivent encore à fixer des limites à l’indécence, les citoyens 
se rebellent et les ONG, échaudées, veillent au grain. 
Reste que la liste de tous les organismes auxquels ont recours les industriels 
pour faire passer leurs messages nauséabonds est bien long et, qu’à la longue, 
devant autant d’acronymes aux noms aussi barbares que trompeurs, on frise la 
nausée… Trop, c’est trop ! C’est donc avec soulagement que l’on termine le 
livre, non sans avoir savouré en annexe, au passage, un petit listing des 
principaux méfaits des principales multinationales, invitation pour le lecteur-consommACTEUR 
à continuer les recherches… à poursuivre le combat !
Préface de Raoul Marc Jennar :
« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des 
choses, le pouvoir arrête le pouvoir » (Montesquieu, p15) A leur entrée en 
fonction, les membres de la Commission européenne prêtent le serment de 
promouvoir l’intérêt général et de n’accepter ni de solliciter d’instructions de 
la part d’aucun gouvernement, institution ni organisme. Ce serment n’a pas 
empêché Pascal Lémy, commissaire au Commerce de la Commission Prodi, de déclarer 
à Berlin, le 29 octobre 1999, devant les membres du lobby qui réunit les patrons 
les plus importants des deux rives de l’Atlantique, le Dialogue sur le commerce 
transatlantique [TABD] : « Nous ferons ce que nous avons à faire d’autant plus 
facilement que, de votre côté, vous nous indiquerez vos priorités » (p16)
Commentaires du Mendiant : comme le rappelle une annexe de cet admirable livre, 
un rapport affirmait en 1999 qu’il devenait « difficile de trouver (au sein de 
la Commission) un individu possédant le moindre sens des responsabilités ». Et 
le sens des affaires ?
 
I. L’Europe des grandes firmes : 
En fait, on peut dire que les lobbies industriels agissent en lieu et place de 
la base citoyenne dont la Commission est dépourvue (p31) Aujourd’hui, on estime 
à 3 000 le nombre de personnes qui font pression sur le Parlement, presque 
toutes directement employées par l’industrie (p33)
Commentaires du Mendiant : 18 000 lobbyistes font aussi en permanence le siège 
de la Commission européenne de Bruxelles...
II. Travaux de fondation : 
Avec l’aide d’agences de relations publiques, des compagnies énergétiques 
allemandes ont déjà monté de toutes pièces des groupes d’activistes bidons qui « 
militent » contre la construction d’éoliennes (p47)
Commentaires du Mendiant : Qu’est-ce donc de nos jour qu’un expert ? Est-ce 
quelqu’un qui sait, quelqu’un qui croit savoir et qui le communique efficacement 
(le cas existe aussi d’experts qui savent mais qui communiquent sciemment le 
contraire !) ou quelqu’un de fort bien payé pour distiller un savoir spécifique 
? Tous les experts ne sont évidemment pas corrompus (notamment parce que tout 
sujet d’étude n’est pas forcément rentable), mais tous les lobbyistes essayent 
de se faire passer pour des experts ou font appel à leurs services...
III. Rédaction du script : la Table ronde des industriels [ERT]:
Elle pousse sans relâche à un « changement de management de l’Europe » : « […] 
une Europe qui fonctionne comme système économique intégré avec un centre unique 
de décisions. » Au cours des 15 dernières années, la Table ronde a, logiquement, 
soutenu le renforcement de l’Union en approuvant, par exemple, la suppression 
des droits de veto nationaux et autres causes de « fragmentation » (p59) Delors 
admit lui aussi, lors d’un entretien télévisé en 1993, la « pression continuelle 
» de l’ERT, qui se vantait d’être « l’une des principales forces décisionnelles 
derrière le Marché unique » (p62) Après l’effondrement des régimes communistes 
d’Europe centrale et orientale, la Table ronde a encouragé l’intégration à 
marche forcée dans l’UE de ces économies nouvellement tournées vers le marché. 
Le gisement de main d’œuvre hautement qualifié et à bas salaire et les 150 
millions de consommateurs susceptibles d’intégrer le marché unique ont tout de 
suite fait rêver les membres de l’ERT (p73) En Hongrie par exemple, les 
entreprises transnationales pèsent jusqu’à 30% du PIB […] Ces firmes ce sont 
tout simplement partagé le marché des cosmétiques […] provoquant la fermeture 
des entreprises locales […] Dans de nombreux cas, il s’avère que les 
multinationales sont plus polluantes et appliquent des normes de production 
moins exigeantes qu’à l’Ouest (p75) Les maux engendrés par l’élargissement ne 
sont en aucun cas, comme l’expliquait Keith Richardson, le souci premier de l’ERT 
: « Notre travail consiste à dire que les gains probables ont beaucoup plus 
d’importance… Notre rôle n’est pas de faire des discours sur l’unité politique 
de l’Europe. » (p77) L’ERT a toujours insisté sur la nécessité de confier 
l’éducation aux bons soins de l’industrie plutôt qu’à des gens « qui, selon 
toute évidence, n’ont aucun dialogue avec l’industrie, ne la comprennent pas et 
ne comprennent pas non plus la voie du progrès » (p79) La centralisation de la 
production et de la distribution catalysées par le Marché unique ont permis aux 
multinationales de diminuer les coûts en réduisant considérablement leur 
main-d’œuvre (p80) La compétitivité industrielle est devenue de facto le 
principal but des politiques européennes (p86) L’Européen dont rêve l’ERT « doit 
avoir l’esprit d’entreprise aussi bien en tant que travailleur que citoyen. » 
(p88) « Le marché mondial sera notre seul juge » (p90)
Commentaires du Mendiant : Où l’on aperçoit que la misère est le fond de 
commerce des industriels et les disparités économiques une source de profits : 
en attendant que les miséreux aient de quoi consommer, ils travailleront à 
moindre coûts… pour les actionnaires occidentaux !
 
IV. L’UNICE, une machine de pression bien huilée:
L’Union des confédérations industrielles et patronales européennes se plaignit 
bruyamment de la mise en place de nouvelles réglementations concernant 
l’environnement ou la santé qui pourraient porter atteinte à la compétitivité 
industrielle (p97) Un « monstre absolu », c’est ainsi qu’un lobbyiste écologique 
basé à Bruxelles qualifie l’UNICE : « […] Ils prennent des positions 
épouvantables par rapport à l’emballage, l’incinération ou le recyclage et 
affirment considérer les technologies non polluantes comme une plaisanterie. Ils 
bataillent vigoureusement en faveur d’accords volontaires de sorte que les 
politiques écologiques ne puissent être, en fin de compte, déterminées que par 
l’industrie. » (p102)
Commentaires du Mendiant : Il faut croire que des personnes en bonne santé dans 
un air sain ne sont pas d’aussi bon consommateurs… de médicaments… La peur, les 
complexes et la maladie sont des marchés de choix ! 
V. L’AMCHAM au diapason des chœurs industriels de Bruxelles:
Le comité européen des Chambres américaines de commerce exhorta cyniquement 
l’Union à « se défaire de son sens rigide de la nomenclature » et à reclasser 
l’incinération parmi les procédés écologiques (p109) Selon Russell, l’AMCHAM 
demande continuellement « une augmentation des pouvoirs de Bruxelles – avec 
probablement plus d’insistance encore que l’industrie européenne, qui reste 
dépendante des intérêts spécifiques de certains Etats membres » (p110)
Commentaires du Mendiant : Les Américains s’y connaissent en matière de 
démocratie…
VI. L’AUME : la brosse à reluire de l’Union européenne:
La politique monétaire étant désormais du ressort de la Banque centrale 
européenne, les gouvernements des Etats membres perdent un des instruments 
politiques les plus cruciaux dont ils disposaient jusqu’alors pour réagir aux 
crises économiques (p122) Selon une estimation modérée, on pouvait prévoir , dès 
1998, que la fusion-mania européenne résultant de la monnaie unique , mettrait 
au chômage, dans son sillage, un vingtième des employés de l’industrie. (p123) 
La possibilité de travailler sur l’ensemble de l’Europe donne aux grandes firmes 
un énorme avantage sur les entreprises de moindre envergure produisant sur les 
marchés locaux […] Cette tendance n’entraîne pas uniquement des pertes d’emplois 
mais également une augmentation écologiquement dangereuse du transport des 
produits sur de longues distances. (p124) Les analystes économiques comparent à 
juste titre la monnaie unique à un « cheval de Troie » : une façon sournoise 
d’introduire de spectaculaires changements structurels porteurs de dangereuses 
conséquences sociales […] (p126)
Commentaires du Mendiant : Le mandat unique de la BCE de lutter contre 
l’inflation est une erreur que les peuples européens n’ont pas finit de payer, 
notamment en payant tout plus cher ! 
 
VII. Les lobbies et les traités : le cas d’Amsterdam:
« L’UNICE est formellement opposée à l’introduction dans le traité de la Charte 
sociale ou de tout autre ensemble de droits sociaux fondamentaux ainsi qu’à 
l’idée selon laquelle l’Union devrait accepter la Convention européenne sur les 
Droits de l’homme et les libertés fondamentales. » (Unice, 15 mars 1996, p 137)
Commentaires du Mendiant : L’Union des confédérations industrielles et 
patronales européennes ose écrire qu’elle préfère des moutons?
VIII. De l’huile dans les rouages : l’infrastructure européenne des transports:
Avec un budget total estimé à 400 milliards d’euros pour sa première phase, le 
réseau transeuropéen [TEN] est le plus important programme d’infrastructures de 
transport de l’histoire mondiale. (p149) Entre 1985 et 1995, la quantité de gaz 
carbonique générée par le transport routier a augmenté d’un tiers. Les ONG 
écologistes prévoyaient que la réalisation du TEN entraînerait la destruction de 
plus de 60 sites naturels de première importance en Europe. (p150) En réduction 
sur les 30% de 1970, seuls 14% du fret était transporté en 1999 par voie 
ferroviaire en Europe (p167) 
Commentaires du Mendiant : Il est tout de même formidable que les citoyens 
européens financent ainsi les outils de la délocalisation…
IX. L’Europe gavée par le lobby biotechnologique:
Dans la hiérarchie européenne, c’est la Commission qui a le dernier mot 
lorsqu’il s’agit d’approuver la mise en circulation de tels produits dans le 
Marché unique. Dans le cas du maïs [censuré], une écrasante majorité des 
gouvernements européens avait refusé de lui accorder le feu vert. La Commission 
décida, quoi qu’il en soit, d’en autoriser la commercialisation, forçant ainsi 
tous les pays membres à accepter cet aliment controversé. (p176) Cette 
réglementation permet le brevetage de gènes, de cellules, de plantes, d’animaux, 
d’organes humains et d’embryons génétiquement modifiés ou clonés. Pour quelle 
raison le Parlement, seul organisme européen directement élu, vota-t-il contre 
l’avis de la majorité des Européens ? (p181) Sans apporter aucune preuve 
consistante, le rapport proclamait que la biotechnologie générerait trois 
millions d’emplois avant 2005 (p182) La firme a également très efficacement 
manipulé et instrumentalisé les groupements d’intérêts de malades […] (p184) 
Tous s’insurgent contre le fait que cette législation assurera le monopole des 
industriels sur la vie elle-même […] et condamnent les « bio-prospecteurs » qui 
extorquent aux populations indigènes leur savoir collectif en brevetant leurs 
plantes médicinales ou même leur propre matériel génétique. (p187)
Commentaires du Mendiant : Les industriels ont certes obtenu leur absurde 
réglementation mais comme les citoyens demeurent opposés à la génétique (sauf 
lors du Téléthon annuel), cela ne leur sert pour le moment pas à grand chose… La 
méconnaissance (et le non respect) de la nature par les industriels sera une 
autre cause d’échec : une plante ne soigne pas avec une molécule unique, 
fût-elle brevetée ! 
 
X. La mondialisation régie par l’industrie:
Le palmarès écologique et social de l’OMC est plutôt catastrophique : les 
grandes firmes ont été les bénéficiaires satisfaites des traités qu’on y a 
signés alors que, à travers le monde, les populations locales et la petite 
paysannerie ont eu à en souffrir. (p200) La crise financière des dernières année 
de la décennie 1990 a démontré l’alarmante instabilité d’une économie mondiale 
déréglementée […] En juin 1999, la Banque mondiale estimait que près de 200 
millions de personnes avaient été plongées dans une « indigne pauvreté » suite 
au krach financier. Faisant passer de ce fait le nombre total de personnes 
vivant dans la pauvreté à plus de 1,5 milliard […] Il est clair que l’Europe 
voulait éviter un débat sur les effets catastrophiques de la déréglementation 
débridée, puisque son ambition est de renforcer ces politiques par le biais de 
l’OMC. […] Sous sa forme actuelle, la mondialisation est responsable d’une 
aggravation spectaculaire des inégalités à l’échelle planétaire (p202) Alors que 
l’économie mondiale croît de 2 à 3% chaque année, les multinationales 
connaissent, elles, de façon caractéristique, des taux de 8 à 10% (p204) Bien 
que les multinationales se présentent comme des créatrices de richesse et 
d’emplois, les chiffres le contredisent […] Entre 1993 et 1995, le chiffre 
d’affaire global des cent plus importantes multinationales a augmenté de 25%. 
Elles ont, dans le même temps, réduit de 4% leur main-d’œuvre globale de 5,6 
millions d’employés – soit plus de 225 000 personnes sur le carreau. […] Ces 
sous-traitants sont souvent adroitement mis en concurrence les uns avec les 
autres […] (p206) 
Commentaires du Mendiant : Il faut croire que la misère des autres est, pour les 
puissants, une source de satisfaction (« Nous sommes plus intelligents que vous 
») et de profits (« Vous vous laisserez plus facilement exploités ») Le krach 
aura au moins eu le mérite d’aider des milliers de personnes à réaliser que la 
spéculation n’était pas une manière judicieuse de gagner sa vie.
XI. La connexion transatlantique:
Les éco-labels étaient présentés par [censuré] comme le reflet « de valeurs 
culturelles locales ou d’inquiétudes écologiques spécifiques [qui] constituent 
une discrimination contre la concurrence internationale ». […] La présence sur 
l’étiquette d’informations nutritionnelles et les lois « très restrictives » de 
l’UE sur les additifs alimentaires font également partie des habitudes à 
déréglementer.(p217) 
Commentaires du Mendiant : De toute manière, la plupart des consommateurs ne 
lisent pas les étiquettes et sont davantage attirées par les publicités que par 
les informations nutritionnelles. Reste les éco-labels, label BIO en tête, qui 
permettent effectivement de consommer sans crainte. 
XII. L’AMIgalomanie : l’agenda mondial d’investissement industriel & 
l’opposition des mouvements de citoyens:
L’AMI aurait exigé des pays signataires qu’ils ouvrent tous les secteurs de 
leurs économies et donnent le droit aux multinationales de porter plainte contre 
les politiques des gouvernements nationaux devant des groupes d’arbitrage non 
transparents. En réalité, l’accord aurait subordonné les priorités nationales et 
locales aux besoins et aux exigences des investisseurs internationaux. (p243) 
Les ONG canadiennes et américaines, indignées de la façon dont l’OCDE avait 
gardé secrètes les négociations, firent promptement figurer ce texte sur leurs 
sites internet (p250) Les ONG avaient appliquées ce qui fut appelé la « 
stratégie Dracula » : porter simplement à l’attention du public un traité qui ne 
supporte pas la lumière du jour. (p252) 
Commentaires du Mendiant : Un faux ami…
 
XIII. L’OMC rédige la constitution de l’économie mondiale:
Une très forte pression des Etats-Unis et de l’Europe forcent le plus souvent 
les pays du Sud à accepte des offres contraires à leurs intérêts (p260) En 1995, 
90% du bétail américain était traité aux hormones (p262) Alertée par un nombre 
de plus en plus important d’indices laissant à penser que certaines hormones 
naturelles et synthétiques sont liées à l’augmentation de cas de cancer, la 
Commission décida de ne pas lever cette interdiction en dépit des directives de 
l’OMC (p263) Devant le refus de l’Europe, l’OMC autorisa les Etats-Unis (et le 
Canada) à prendre des sanctions qui se traduisirent par des droits de douane 
portés à 100% sur 60 produits alimentaires européens, dont le Roquefort (p264) 
On estime que 80% des brevets concernant les produits et les technologies dans 
les pays du sud sont détenus par des multinationales (p270) 
Commentaires du Mendiant : Preuve que l’Europe n’est pas encore entièrement 
entre les serres des lobbies industriels. Mais où était le lobby des producteurs 
de Roquefort ?
XIV. Débarquement sur Planète Inc.:
L’organisation industrielle la plus efficace – et la plus ambitieuse – est, sans 
aucun doute, la Chambre internationale de commerce [CIC] (p289)
Commentaires du Mendiant : Cyniques Industries Chimiques (à moins que ce ne soit 
Criminelles ?)
XV. Rencontres de l’élite mondiale : les rejetons du groupe Bilderberg:
Mais la vedette fut incontestablement tenue par le Pacte Global, initiative 
proposée à Davos dès 1999 […] Ce pacte repose sur neuf principes de base, 
relatifs au travail, à l’environnement et aux droits de l’homme […] L’intérêt 
pour les entreprises est qu’il n’est prévu aucune mise en œuvre obligatoire, 
aucune évaluation indépendante et aucune sanction. C’est un pacte inoffensif 
mais d’une immense valeur symbolique pour les grandes entreprises préoccupées 
par la montée de la suspicion des consommateurs à leur égard. (p300)
Commentaires du Mendiant : Les industriels sont toujours prêts à dépenser des 
fortunes pour leur image de marque : cela s’appelle le marketing ! 
XVI. Détournement du développement durable par les lobbies industriels:
Le Conseil mondial des affaires pour le développement durable [WBCSD] accueille 
certaines des compagnies les plus polluantes du monde et peut, depuis sa 
création, être tenu pour partiellement responsable du quasi-immobilisme constaté 
à l’échelle mondiale dans les domaines de l’environnement et du développement. 
(p303) De nombreuses ONG dénoncèrent le « kidnapping » du Sommet de la Terre de 
Rio de 1992 par les lobbies industriels. (p.304) Le Conseil mondial des affaires 
pour le développement durable est donc spécialisé dans le « verdissement » de la 
réputation de certaines des compagnies les plus agressives et nuisibles du 
monde. (p310) 
Commentaires du Mendiant : Du vert pour masquer les tâches ? Il faudra de 
nombreuses couches…
 
XVII. Comment l’industrie profite des menaces de changements climatiques:
Les négociations internationales sur le climat ne sont plus que des accords 
commerciaux autorisant les pays du Nord et les multinationales à polluer. (p319) 
L’accord participe à faire des émissions un objet d’échange. […] L’échange de 
quotas d’émission de gaz à effet de serre permet aux 39 gouvernements qui se 
sont engagés à des réductions collectives d’émissions polluantes de se vendre ou 
s’acheter des « autorisations de polluer » (p321) C’est une offensive mondiale 
sans précédent des lobbies pétroliers, automobiles, miniers, chimiques et 
nucléaires qui est à l’origine de l’adoption de solutions basées sur le marché 
(p322) Responsable de 25% des émissions mondiales de gaz carbonique, les 
Etats-Unis furent le quartier général d’où partirent les offensives les plus 
agressives contre l’adoption de toutes mesures contraignantes (p323) Parmi 
d’autres coups tordus, la Coalition a mené, à la fin des années 1990, une grande 
campagne de désinformation de plusieurs millions de dollars afin de semer le 
doute dans l’opinion publique grâce à de beaux rapports (quoique 
scientifiquement douteux) diffusant des avertissements inquiétants sur 
l’accroissement du chômage qui résulterait de la réduction des émissions […] La 
Coalition a financé aussi des scientifiques « sceptiques » pour semer le doute 
sur l’existence même de changements climatiques […] (p324) 
Commentaires du Mendiant : Dans le même style de compromissions, la rédaction 
des recommandations nutritionnelles officielles est aussi souvent confiée en 
France à des chercheurs proches de l’industrie agro-alimentaire… Méfions-nous 
des experts !
XVIII. Quand l’ONU drague l’industrie:
Selon des documents qui auraient dû rester confidentiels, le projet élaboré dans 
le cadre du Programme des Nations unies pour le développement [PNUD] se 
proposait, avant 2020, de « mettre fin à la pauvreté, de créer une croissance 
économique durable et de permettre au secteur privé de prospérer grâce à 
l’intégration à l’économie mondiale de deux milliards de personnes 
supplémentaires » […] Pour 50 000 dollars, vingt transnationales bien connues – 
notamment, pour plusieurs d’entres elles, en raison d’un comportement social et 
écologique laissant gravement à désirer […] – participaient à la réflexion sur 
le projet de Fonds mondial. (p347) Le PNUD se vantait du fait que ce projet 
ferait bénéficier les multinationales « d’une reconnaissance mondiale pour leur 
coopération avec l’ONU-PNUD » et qu’un logo « Fonds mondial pour le 
développement durable » permettrait à l’industrie de mettre cette coopération en 
valeur. (p348) 
Commentaires du Mendiant : pourquoi un tel projet aurait-il dû rester 
confidentiel ? L’ONU avait-il quelque chose à se reprocher ? Une trop grande 
promiscuité avec les industriels, peut-être, ou bien sa transformation en agence 
de publicité ? ONU = On nous utilise !
XIX. Alternatives économiques & politiques:
La complexité et l’opacité du dispositif institutionnel européen rendent 
pratiquement aussi invisibles qu’incompréhensibles les stratégies de pressions : 
qui fait pression sur qui ? sur quels problèmes et avec quels effets ? (p375) 
Les règles du Parlement européen sont finalement beaucoup moins rigoureuses que 
celles du Lobbying Disclosure Act américain, qui oblige les entreprises et les 
lobbies à produire tous les six mois un rapport concernant leurs dépenses liées 
aux activités de pression. (p378) Les politiciens sont esclaves de l’idée qu’il 
n’existe pas de solution alternative à l’actuelle domination des multinationales 
sur l’économie (p380) Les réglementations actuelles de l’Union européenne sont 
souvent plus nuisibles que favorables aux objectifs sociaux et écologiques 
(p381) Le pouvoir des consommateurs individuels ne devrait pas être sous estimé. 
La consommation éthique […] représente un potentiel énorme, de même que les 
boycotts qui forcent les compagnies à écouter les consommateurs. (p383) Et si 
les citoyens du monde entier continuent de refuser l’agenda politique fixé par 
l’industrie, sa puissante emprise sur le travail, les populations et nos vies 
commencera à se fendiller. (p386)
Commentaires du Mendiant : Une autre proposition pour le Programme du Mendiant : 
obliger les industriels à détailler leurs pressions politiques ? Tant qu’à 
rêver, pourquoi ne pas révéler aussi les manipulations qu’ils font subir aux 
consommateurs à coups de pub et de marketing ? Les citoyens du monde peuvent 
être intéressés par la consommation éthique mais ils peuvent aussi être dégoûtés 
de la malbouffe ou des biens de consommation par une information sur les 
ingrédients ou composants chimiques utilisés et leurs effets nocifs sur la 
santé… La carotte et le bâton…
De Seattle à Florence. Postface:
Les dirigeants de l’Union ont décidé d’accélérer la déréglementation dans le but 
de créer un environnement favorable aux entreprises. […] Daniel Janssen parle à 
ce sujet d’une « double révolution ». Selon lui, le principe de cette révolution 
est, d’une part, de « réduire le pouvoir de l’Etat et du secteur public en 
général par le biais des privatisations et de la déréglementation », d’autre 
part, de « transférer l’essentiel des pouvoirs des Etats-nations à une structure 
plus moderne au niveau européen dotée d’un état d’esprit international » (p394)
Commentaires du Mendiant : Et l’on s’étonne que les Français aient rejetés le 
projet de Constitution… Si l’Europe était tournée vers les peuples plutôt que 
vers le Business, elle rencontrerait plus d’enthousiasme !
 
Cette page n'a pas vocation à remplacer la lecture du livre mais au contraire à 
en encourager la lecture et la diffusion. Les passages (subjectivement) jugés 
les plus représentatifs ont été retranscrits ici mais il y en a de multiples 
autres! A vous de les découvrir...
 
Capitalisme
Sens du Tao, Mendiant, Contes à rebours, Contentement 
personnel, Mieux-être...