LES MENACES: LES POLLUTIONS DE L'EAU

 

« Notre époque se caractérise par la profusion des moyens
et la confusion des intentions
»
(Einstein)

La pollution agricole     Les pollutions industrielles    
Une pollution exportée dans les pays en développement
  L'impact de la CONsommation

 

Est-ce parce que nous savons l'eau trop polluée et malmenée que nous ne la respectons plus et envisageons même parfois la consommation d'eau en bouteille ?  N'apparait-il pas pour le moins paradoxal de se tourner vers les principaux pollueurs - l'industrie et l'agriculture productiviste - pour notre fourniture en eau et en nourriture ?  Il est urgent de faire le point sur les différentes pollutions de l'eau de manière à prendre conscience de la nécessité de changer certains de nos comportements consuméristes. Couper l'eau de son robinet lorsque l'on se brosse les dents, c'est bien. Passer au bio et/ou au local sera par contre autrement plus percutant !

Les pollutions de l'eau nous interpellent aussi sur la perception qualitative de nos vies et la manière dont nous nous respectons. L'eau est le vecteur principal de la vie mais, via la pollution, l'eau est de plus en plus source de maladies et de mort, de manière lente et insidieuse en Occident via les problématiques de l'eau du robinet ou des minéraux en excès des eaux minérales en bouteille, de manière beaucoup plus rapide et directe dans les pays en voie de développement, voir la section La pénurie d'eau. Polluer l'eau, c'est se pourrir la vie à plus ou moins longue échéance...

 

La pollution agricole

 

Les agriculteurs devraient être parmi les personnes les plus respectueuses de la nature. La haute finance (pour le financement) et l'industrie phytosanitaire (pour les dépenses) en ont décidé autrement: polluer toujours plus pour produire de moins en moins (à l'hectare) est plus rentable que de respecter le sol et les humains. De fait, les agriculteurs ne travaillent plus pour eux mais pour rembourser leur banque et payer les intrants chimiques qui - du fait d'un sol appauvri - sont désormais indispensables à la moindre croissance. Passé du statut d'agriculteurs à celui d'exploités agricoles, fortement endettés par le choix de la production intensive, ils n'ont d'autre choix que de faire... de la production intensive! 

La stupidité de l'engrenage est résumée par l'histoire personnelle de Françoise et François Dufour, relatée dans le livre Le monde n'est pas une marchandise: "François charruait, azotait, traitait, du matin au soir [...] « On chargeait le sol en azote, pour démarrer le maïs, on le rechargeait, toujours en azote, pour avoir un rendement d'herbe au printemps, sans jamais se poser la question de ce qui se passait dans les nappes phréatiques. C'était la technique officielle et vulgarisée; sans elle, nous n'intéressions ni le groupement de développement, ni la coopérative, ni les organismes officiels. Je ne raisonnais plus en fonction des besoins des sols et de mes animaux, je vivais dans la hantise de l'erreur technique qui ruine.» Le couple est aspiré dans cette spirale de la rentabilité, qui pousse à satisfaire la banque avant de s'interroger sur la nature même du travail. Peu importe de produire n'importe quoi, pourvu que la machine tourne."

Premiers consommateurs d'eau (70%), les agriculteurs sont donc également ses premiers pollueurs via l'utilisation irraisonnée des pesticides et autres nitrates. Selon une enquête publiée par l’IFEN (Institut français de l’environnement) en 2003, seuls 5 % des prélèvements effectués dans les cours d’eau étaient de très bonne qualité. 148 pesticides différents ont été trouvés dans les eaux de surface (sur 320 recherchés) et 62 dans les eaux souterraines (sur 292 recherchés). En France, les pesticides sont présents sur 91 % des mesures en rivière et 55 % des mesures souterraines.

En Europe, plus de 90 % des cours d’eau révèlent de fortes concentrations de nitrates et plus de la moitié des lacs européens sont victimes d'eutrophisation (manque d'oxygène et de lumière du fait de la prolifération des algues). Rappelons que la présence de nitrate est due essentiellement à l’épandage de doses massives d’engrais azotés et de lisier (effluents d’élevage). Rappelons aussi, avec le CNRS, que si la teneur en nitrates des eaux souterraines varie de 0,1 à 1 milligramme par litre d’eau en l'absence de contamination, elle dépasse souvent aujourd’hui 50 milligrammes par litre, norme retenue pour les eaux potables par l’Organisation mondiale de la santé. De telles eaux nécessitent donc un traitement spécifique pour pouvoir être consommées et il est aberrant de constater dans certaines eaux minérales des teneurs supérieures à 1000 mg/ litre!

Au final, selon une enquête de UFC Que Choisir de 2014, près de 1,5 millions de Français boivent une eau trop polluée et, chaque année, plus de 400 captages d'eau sont fermées pour cause de pollutions agricoles.

Les solutions ? Une taxation des agriculteurs selon le principe du "pollueur payeur" (qui ne contribuent pour le moment qu'à hauteur de 1% aux coûts de la pollution contre 82% pour les particuliers et 14% pour les industriels) étranglerait encore un peu plus les agriculteurs qui ne sont, au final, que les victimes des industriels et du "système", les premiers malades de leurs pesticides. Des aides de l'état pour une reconversion douce vers l'agriculture biologique serait autrement plus conséquent en terme de réduction des pollutions. "En agronomie classique, un blé labouré demande 3 kg d'azote par quintal et 120 lires de fuel par hectare, en agrologie un kilo d'azote suffit pour produire un quintal de blé et l'arrêt du labour permet de ne consommer que 30 litres de fuel par hectare" rappellent les agronomes Claude et Lydia Bourguignon. L'utilisation d'une eau vivante redynamisée permet également de limiter les intrants tout en favorisant la croissance des végétaux.

La ville de Munich incite ainsi depuis 1991 les agriculteurs situés dans la zone d’influence des points de captage d’eau à se convertir à l’agriculture biologique. Non seulement les Munichois font des économies sur le traitement de l'eau - il n'y en a pas! - mais ils disposent au robinet d'une qualité d'eau équivalente à celle d'une eau minérale.

 

Source: www.empreinteh2o.com

 

 

Les pollutions industrielles

 

Traiter avec respect l'eau en amont plutôt qu'avec irrespect en aval ? Les industriels ne voient pas d'un très bon œil ce genre de bon sens, eux qui ont surtout le sens des affaires!  La gestion de l'eau et de ses systèmes d'épuration est une rente de situation d'autant plus confortable que les pressions sur l'eau se multiplient. Mais n'y a-t-il pas conflit d'intérêt à confier à un industriel la potabilité d'une ressource polluée par l'industrie ?

Le site Belge Aquawal rappelle que "selon l'activité industrielle, on va retrouver dans l'eau des pollutions aussi diverses que :
- des matières organiques et des graisses (abattoirs, industries agro-alimentaires...)
- des hydrocarbures (industries pétrolières, transports)
- des métaux (traitements de surface, métallurgie)
- des acides, bases, produits chimiques divers (industries chimiques, tanneries...)
- des eaux chaudes (circuits de refroidissement des centrales thermiques)
- des matières radioactives (centrales nucléaires, traitement des déchets radioactifs)"

Potentiellement, il est possible de trouver plus de 143 000 molécules chimiques dans l'eau, chiffre correspondant au nombre de molécules de synthèses fabriquées par les industriel.  Rappelons que sur ces 143 000 substances commercialisées en Europe, 3% seulement ont été soumises à des tests toxicologiques complets…1000 produits chimiques nouveaux sortent en outre tous les ans… Voir le site de Greenpeace www.vigitox.org et le conte écologique De l'air! 

En Europe, seules 36 substances chimiques classées comme prioritaires sont pour le moment surveillées dans les eaux et 54 en France. Une règlementation est en cours pour en rajouter quelques dizaines d'autres mais les délais sont longs et les dérogations toujours possibles... Nous restons de toute manière loin du compte puisque environ 20 000 substances chimiques sont déversées dans nos ruisseaux et nos rivières, qu'un millier de substances différentes ont été repérées et que 200 substances chimiques ont été mises en évidence. "Du temps où le Dr Philippe Douste-Blazy était ministre de la Santé, il avait admis que des traces de résidus d'environ 600 différentes molécules chimiques et médicamenteuses non recherchées dans les analyses officielles pouvaient se trouver dans nos eaux potables, et que ce chiffre était réaliste. La France ne recherche officiellement que 54 critère différents. Mais, à part cela, notre eau de ville est parfaitement claire, limpide et propre à la consommation!" dénonce Richard Haas.

La différences entre ces chiffres repose sur les méthodes de détections, toujours en retard sur les pollutions. "Que faire quand des substances chimiques [tels que les perturbateurs endocriniens] ont des effets à des concentrations si faibles qu'elles sont difficilement détectables ?" demande le reportage Quand la chimie contamine notre eau.

Parmi ces substances chimiques, les "Produits Pharmaceutiques et de Soins Personnels" (PPSP), autrement dit les résidus de médicaments et de cosmétiques constituent un épineux problèmes: non seulement ils se déversent dans les rivières et rendent les poissons stériles mais ils ne sont pas stoppés par nos usités de traitements des eaux et se retrouvent dans notre eau du robinet. Nous en reparlerons donc dans cette section.

Un mot par contre sur les dioxines, substances parmi les plus cancérigènes au monde et que l'on retrouve de plus en plus dans les nappes phréatiques, sans être aucunement capables de les filtrer... Il s'agit de sous-produits issus des désherbants et d'agents de préservation du bois ou de l'incinération des déchets ménagers.

Un mot aussi sur la pollution radioactive de l'eau, résultante, selon les auteurs Zerluth et Gienger, "de l'utilisation de l'énergie nucléaire et des essais de bombes atomiques aériens effectués pendant les années 1960" et de préciser que des associations de consommateurs en Allemagne "ont mis en évidence cette pollution dans de nombreuses marques d'eau en bouteille."

 


Source: Next-up

Un mot enfin sur la pollution de l'eau par les ondes électromagnétiques. "L'eau peut mémoriser les informations des rayonnements nocifs émis par les satellites, les stations radar, les émetteurs radiophoniques, les émetteurs de radiocommunication mobile, les micro-ondes, etc. Cela perturbe la structure de l'eau qui ne peut plus mener à bien ses tâches." précisent Josef Zerluth et Michael Gienger. On imagine donc bien dans quel état peut se trouver l'eau stockée (dans des châteaux d'eau) sous des antennes relais émettant en permanence... Sur la problématique des ondes, voir www.protection-ondes.ch

A qui profitent les pollutions ? s'interroge Yann Olivaux. « Le proverbe "A quelque chose, malheur est bon" s'applique parfaitement et cyniquement aux pollutions de l'eau. En effet, d'une part certaines sociétés industrielles génératrices de polluants aquatiques ont une branche spécialisée dans les prestations de techniques dépolluantes. Par ailleurs, les opérateurs de l'eau ont "objectivement" intérêts à ce que les pollutions de l'eau perdurent puisqu'elles monnayent leur indiscutable savoir-faire en matière de techniques de dépollution.»

"Dépollution" mais aussi pollutions supplémentaires via les différents traitements de l'eau dont le chlore, un puissant oxydant destiné à limiter les microbes, avec le risque au passage de créer des résistances aux antibiotiques. "L'absorption régulière et prolongée d'une eau désinfectée par le chlore augmente le rH2 sanguin et prépare le terrain à toute une série de maladies graves, notamment les cancers" note Yann Olivaux. Voir la section Eau du robinet.

 

 

Une pollution exportée dans les pays en développement

 

Globalement, la chimie s'est développée sans vergogne et avec la bénédiction des pouvoirs publics mais de grands progrès ont quand même été faits en Europe depuis la révolution industrielle en matière de pollution industrielle. Il n'en va pas de même dans les pays en développement qui alimentent notre frénésie de consommation à bas coûts. Qui dit bas coûts dit coups bas et il serait temps pour nous de percevoir que détruire la planète à l'autre bout du monde, polluer l'eau en Chine ou en Inde ne restera pas sans conséquence. S'il n'est pas sûr qu'un simple battement d'ailes de papillon puisse déclencher une tornade à l'autre bout du monde (l'effet papillon), il est clair que l'achat  inconsidéré d'un gadget made in ailleurs aura des conséquences sociales (exploitation), économiques (chômage, violence) et environnementales (pollutions diverses).

Le reportage Quand la chimie contamine notre eau analyse la pollution de la rivière Moussi dans la région d'Hyderabad en Inde des eaux indiennes par une centaine de groupes pharmaceutiques produisant... pour les occidentaux! La plupart des médicaments consommés dans le monde sont en effet désormais produits en Inde, dans des conditions environnementales désastreuses! Un intérêt supplémentaires à se soigner au naturel via par exemple les huiles essentielles ?

Des analyses (effectués par le Physiologiste Joakin Larsson) ont révélé qu'il y avait plus de concentration en médicament dans la boue prélevée à la sortie de la station d'épuration indienne que dans le sang de patients qui auraient consommés ces médicaments.

Conclusions: il s'agit de l'eau la plus polluée au monde par des médicaments avec des concentrations un million de fois supérieur à ce que l'on peut trouver en Europe!

Les conséquences sont évidemment désastreuses pour les villageois vivant à proximité de la rivière. "J'ai vu une femme de 25 ans faire 11 fausses couches [...] Elle est décédée, suite à un infarctus." déclare le médecin qui s'estime aussi victime des industries pharmaceutiques, ayant perdu sa santé, son enfant et son épouse...  Autre soucis et non des moindres: le développement dans ces eaux de bactéries résistantes à tous les antibiotiques connus...



 

 

L'impact de la CONsommation

 

N'en déplaise à certains, c'est donc bien plutôt le CONsommateur qui est le premier gaspilleur et pollueur de l'eau. Notre pollution domestique via nos produits d'entretiens et nos toilettes ne pèsent pas grand chose face aux pollutions générées par notre consommation en roues libres (de caddies®). Nous avons déjà vu que 96% de l'eau consommée par un citoyen lambda - 4000 litres d'eau par jour! - l'était via la fabrication des  biens de consommation. Voyons maintenant quelques répercussions au travers de trois exemples significatifs:

Un rapport de Greenpeace de décembre 2010 révélait les conditions désastreuses - pour les travailleurs et l'environnement - de la production de jeans et de soutiens gorges dans deux villes chinoises de la province du Guangdong: Xintang, la  "Capitale mondiale du Jeans" avec une production annuelle de 260 millions de paires et Gurao, une ville-industrie dont 80% des ressources proviennent des soutiens gorges et autres sous-vêtements. Résultats ? Des cours d'eau qui ne ressemblent plus à de l'eau, la disparition de toute vie aquatique, des pollutions aux métaux lourds - jusqu'à 128 fois la limite chinoise pour le cadmium par exemple - des pathologies en pagaille chez les ouvriers ou les habitants, des enfants exploités,... Et tout cela pour quoi ?  Des jeans moins chers et un look denim "délavé" à la mode ?

Rejet d'eau d'une fabrique de denim à Xintang

 

L'institut d'études économiques et sociales pour la décroissance soutenable rappelle que "Chaque nouvelle voiture demande pour sa construction 300 000 litres d'eau. L'édification d'un véhicule [...]  exige 20 fois plus de matières premières que son seul poids, soit 30 tonnes pour produire une voiture de 1,5 tonne". Bon, nous savions tous plus ou moins qu'une voiture n'était pas très écolo... Mais c'était avant que l'on nous parle de la "voiture propre", de la voiture hybride qui ne consomme quasiment plus d'essence mais de l'électricité (d'origine nucléaire ou hydraulique: peu importe!) Sauf que cette voiture hybride possède deux moteurs et sont donc beaucoup plus polluantes à fabriquer!  En considérant toute les étapes de la production, l'impact écologique de la Toyota Prius serait ainsi supérieur de 50% au monstrueux 4x4 Hummer!  La batterie nécessite notamment du nickel et des terres rares, très polluant à produire et fort dispendieux en eau. Autant pour le geste écologique...

Terminons par le banal café. Banal le café ?  Nettement moins depuis l'arrivée des cafés en dosette Nespresso: désormais, on n'a plus le choix entre un pur arabica du Kenya ou du Guatemala mais entre un "rouge" ou un "bleu" Désormais, de l'eau chaude et une petite cafetière ne sont plus suffisante, il convient de disposer d'une machine électrique à dosette, la plus flashy possible pour épater ses amis. Mais quel rapport avec l'eau me direz-vous ? Eh bien parce que, selon le WWF, l'empreinte eau d'une tasse de café est déjà en temps normal de 140 litres d'eau et même 200 litres si on y ajoute du sucre.  Combien de litres avec machine + dosettes ? Nestlé publie sur son site un chiffre de 0,3 litres d'eau par tasse mais il y a forcément une erreur quelque part sachant qu'il faut déjà 1000 litres d'eau pour produite 1 kg d'aluminium. Une chose est sûre: la qualité du café ne vaut certainement pas le surplus d'eau consommée, n'importe quel torréfacteur étant capable de vous procurer un café bien plus satisfaisant (sans amertume) et de vrais grands crus d’arabica pour un coût modique, très loin des 60 euros le kilo des dosettes…

Ces trois exemples démontrent que si la consommation en eau est universelle, quelque soit le produit acheté, un énorme gaspillage peut déjà être évité en ne répondant pas aux sirènes du marketing, en évitant les manipulations. Un jean bio non délavé (sans marque), une voiture classique (sans double moteur) ou un café de torréfacteur, non seulement coûteront moins chers à l'achat mais auront un impact bien moins important sur la planète et sa ressource la plus précieuse. Vous n'aurez peut-être pas l'air aussi "branché" mais, aux yeux de ceux qui "savent" - étant entendu que nous sommes tous ignorants avant de savoir quelque chose - vous aurez l'air moins "CON...sommateur"!  Vous serez naturellement passés de la CONsommation à la consomm'ACTION...

 

Source (de perspectives):
José Bové, François Dufour, Le monde n'est pas une marchandise, Editions La Découverte, 2000, p.83
Olivier Petitjean, La pollution de l’eau d’origine agricole en France et en Europe, www.partagedeseaux.info
La pollution par les nitrates, www.cnrs.fr
Yann Olivaux, La nature de l'eau, Ed. Marco Pietteur, 2007
Claude et Lydia Bourguignon, Le sol la terre et les champs, Editions Sang de la terre, p.11
Josef Zerluth et Michael Gienger, L'eau et ses secrets, Editions Désiris, 2006, p.111
Isabelle Meiffren, Philippe Pointereau, Munich : le « bio » pour une eau non traitée, www.partagedeseaux.info
Richard Haas, Comment purifier et revitaliser votre eau de table, Editions Chariot d'Or, 2014

 

 

www.lemieuxetre.ch / www.solutionsbio.ch / www.8fondamentaux.com
Consulting Ecologique / Benoît Saint Girons / Tél: +41 76 532 8838 / bsg[at]solutionsbio.ch

© Benoît Saint Girons - Tous droits réservés - Données indicatives non contractuelles et susceptibles de modifications