LES MENACES: LA PENURIE ET LE PARTAGE DE L'EAU

 

« Ne laissez pas une seule goutte d’eau tombée sur Terre
regagner la mer sans avoir servi le peuple.
»
Parakkama-Bahu I, roi de Sri Lanka (1153-1186)


Voir également l'article du Blog:

Y aura-t-il assez d’eau cet été ? La peur de la pénurie d’eau et comment économiser l'eau

 

A l'échelle de la planète, les ressources en eau sont un sujet de géopolitique brûlant et il est d'opinion que « les guerres du XXIe siècle éclateront à cause de l’eau ». Réalité ou fiction ? L'ONU a recensé en 2004 dans le monde trois cent zones de conflits potentiels liés à l'eau. Dans les faits, l'eau est une ressource tellement stratégique que les Etats ne trouvent généralement pas loyal ou responsable de l'utiliser comme moyen de chantage. Pour le moment - mais pour combien de temps ? - il serait même plutôt un vecteur de coopération autour d'une ressource commune.

Il est un fait néanmoins que la pénurie menace certaines régions et que 40% de la population mondiale connaît déjà des difficultés pour obtenir son eau. 1,2 milliard de personnes ne disposent pas d'eau potable et, chaque année, 1,2 millions de personnes (dont 90 % de moins de 14 ans) meurent d'avoir bu une eau souillée.

Associée aux maladies et manque d'hygiène, l'eau insalubre est ainsi la première cause de mortalité dans le monde! « 80% des maladies dans les pays pauvres du Sud se propagent par la consommation d'eau contaminée. [...] L'eau tue en silence et en continu. » précise Yann Olivaux, qui reprend les données du livre de Michel Camdessus: « 22 000 personnes meurent chaque jour de maladies liées à l'eau contaminée, soit plus de 8 millions par an dont la moitié d'enfants [...] On estime par ailleurs à plusieurs centaines de millions, le nombre de personnes malades du fait de l'insalubrité de l'eau.» Les choses s'améliorent mais trop lentement vis-à-vis de ce "droit à l'eau baffoué", de ce scandale géopolitique majeur.

Côté pénurie annoncée, maintenant, rappelons la distinction entre l'eau totale et l'eau disponible à l'homme. « Si par comparaison on considère que la totalité de la masse d'eau planétaire représente par exemple 1000 litres, soit 1m3, et bien cette eau douce, liquide vital dont la vie de notre planète dépend, représente 3,2 centilitres, soit 3,2 dix millièmes de la totalité, c'est-à-dire à peu près un dé à coudre! » précise Jacques Collin dans son stimulant ouvrage L'insoutenable vérité de l'eau.

Yann Olivaux rappelle quant à lui que "Neuf pays dans le monde se partagent 60% des réserves mondiales d'eau douce: Brésil, USA, Russie, Chine, Canada, Indonésie, Inde, Colombie et Pérou". Et de s'interroger avec Jean Margat: "Est-ce l'eau ou l'humanité qui est "mal répartie" ?

« Au cours du siècle dernier, l’utilisation mondiale d’eau a augmenté deux fois plus vite que le taux de croissance démographique. La pénurie d’eau touche déjà tous les continents et plus de 40 pour cent de la population de la planète. D’ici 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou des régions victimes de pénuries d’eau absolues, et deux tiers de la population mondiale pourraient être exposés à des conditions de stress hydrique. » soulignait Jacques Diouf, le Directeur général de la FAO, le 22 mars 2007.


Source: www.un.org

 

Selon le site de l'ONU consacré à la pénurie d'eau, "on parle de stress hydrique lorsque l'approvisionnement annuel en eau d'une région descend en dessous de 1 700 m³ par personne. La population se trouve confrontée à une pénurie d'eau lorsque l'approvisionnement annuel en eau tombe en dessous de 1 000 m³ par personne et à une « pénurie complète » en dessous de 500 m³."

Le changement climatique est l'un des facteurs susceptible d'aggraver les pénuries d'eau. "Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la Terre devrait en effet connaître une élévation des températures comprise entre 1,5 et 3 degrés au cours du siècle prochain. Si la consommation d’eau de boisson et d’irrigation sera certainement appelée à augmenter, des effets indirects, plus difficiles à maîtriser, pourraient également se manifester : hausse des pertes par évaporation (qui représente déjà 50% des pertes dans tous les pays chauds) et moindre réalimentation des nappes phréatiques, apparition plus fréquente d’événements météorologiques extrêmes comme les orages (pouvant entraîner une surcharge des réseaux d’épuration), modification des zones climatiques et des saisons susceptible d’avoir des incidences prononcées sur l’approvisionnement en eau. Même dans les régions où le volume total des précipitations annuelles ne changera guère, des problèmes risquent de se poser si ces précipitations sont concentrées en hiver ou si elles délaissent les zones agricoles." rappelle le site de l'observateur de l'OCDE.

Depuis, ces prévisions se sont encore aggravées !  En France, on annonce +5°C l’été d’ici la fin du siècle et un débit des fleuves en berne de -20 à -30% d’ici à 2050. Un degré de plus correspondant à 7% d’eau en plus évaporés dans l’atmosphère… et la vapeur d’eau étant le principal gaz à effet de serre, le cercle est bien vicieux !

« L’été dernier, nous avons eu jusqu’à 700 communes qui ont été concernées par des problèmes d’eau potable. Si on ne prend pas de mesures en amont, on prend le risque d’avoir un chiffre encore plus élevé l’été prochain et sur des territoires plus vastes » a prévenu le ministre français de la Transition écologique en mars 2023. Les arrêtés devraient ainsi pleuvoir pour interdire l’arrosage de la pelouse, le nettoyage de la voiture ou le remplissage de la piscine…

Les fuites d'eau sont un autre aspect du problème. En France, on estime qu'au moins 20% de l'eau - soit des milliards de litres d'eau! - est gaspillée entre les stations de traitement et les robinets du fait de la vétusté de certains tuyaux et de défaut d'entretien. Chez les particuliers aussi, les fuites sont régulières et il est bon de rappeler - avec les plombiers - qu'une fuite d'eau goutte à goutte représente un gaspillage de 35 m3 par an (35 000 litres!) et une  fuite de WC un gaspillage 220 m3 par an. Mais c'est évidemment dans les pays en développement que les fuites sont les plus cruelles, avec jusqu'à 70% de l'eau de distribution perdue dans des mégapoles telles que Le Caire ou Mexico... et 43,3% de l'eau ainsi perdu en Guadeloupe en 2020, Territoire français d'outre-mer !

Quoi qu'il en soit, le besoin croissant en eau incombe surtout à la modification des habitudes alimentaires avec, à l'échelle mondiale, une consommation de plus en plus importante de viande. Or la production d’un kilo de viande de bœuf nécessite entre 5 000 et 25 000 litres d’eau contre  500 à 2 000 litres pour un kilo de blé. Un litre de lait requiert déjà 1 000 litres d'eau et un seul morceau de sucre blanc 10 litres! "Un régime alimentaire occidental consomme environ 4 000 litres d'eau "virtuelle" par jour, contre 1 000 litres d'eau pour un régime alimentaire chinois ou indien" rappelle le site Vedura.

Globalement, l'agriculture productiviste - via l'irrigation - est le premier consommateur d’eau douce de la planète avec 70% des prélèvements (et jusqu'à 95% dans certains pays en développement!) contre 20% pour l'industrie et 10 % pour le logement et les bureaux. Il n'en va toutefois pas de même en France : sur les 30 à 40 milliards de mètres cubes d’eau douce prélevés chaque année dans les nappes phréatiques et les cours d’eau 3,5 milliards (11,6%) sont prélevés par les agriculteurs (11,6%), 6 pour l’eau potable (20%) et 15 pour refroidir les centrales électriques (50%). L’impact des agriculteurs doit donc être relativisé et analysé pays par pays.

Le dessèchement de la mer d’Aral a ainsi fait suite à la décision de l’Union soviétique de développer la culture du coton par l’irrigation massive. Or la production d'1 kg de coton consomme 5263 litres d'eau!  Quelque soit la culture, on estime en outre qu'un tiers seulement de l'eau d'arrosage profite aux cultures (Yann Olivaux) et il n'est effectivement pas rare de voir encore des systèmes d'arrosage enclenchés en plein soleil de midi, y compris à Genève!

Le passage de l’irrigation gravitaire (via les canaux d’irrigation) à une irrigation au goutte à goutte permettrait une réduction d’au moins 40% des prélèvements. Mais comme le clame avec dogmatisme le magazine Sciences et Avenir dans son (piètre) dossier sur l'eau de Juillet-Août 2023 «Seule l'intégration des outils numériques permettra de maintenir les rendements avec toujours moins d'eau.» On n'arrive de toute évidence pas plus à arrêter l'eau que le progrès... En l'occurrence, des sondes placées dans le sol informent l'agriculteur de la nécessité ou non d'arroser, permettant ainsi de passer de « l'eau quand je veux » à « l'eau quand il faut ».

L’usage d’une eau dynamisée n’est curieusement jamais discuté (voire est dans le dossier ridiculisé) alors que la qualité énergétique de l’eau fait évidemment une grosse différence en terme de rendement à quantité d’eau équivalente, en témoigne par exemple la pousse de graines germées… A cet égard, le Biodynamizer et ses 21 principes de dynamisation en synergie est de loin le plus puissant.

Côté agriculture productiviste sous égide de la FNSEA, la solution réside plutôt dans les réservoirs dont les très critiqués méga-bassines (8 ha de superficie en moyenne soit déjà une dizaine de terrains de football mais jusqu’à 18 ha de terres ainsi recouvertes d'une bâche plastique) ou « réserves de substitution » : on les remplit durant l’hiver via les nappes phréatiques (628 000 m3 d'eau soit l'équivalent de 250 piscines olympique pour celle des Deux-Sèvres) – en espérant qu’il y ait suffisamment d’eau disponible et qu’elle ne s’évapore ensuite pas trop vite (les pertes liées à l’évaporation sont estimées entre 20% et 60% !) – et on puise dedans durant l’été en place des mêmes nappes phréatiques, permettant théoriquement de réduire les prélèvement...

« Grâce aux retenues, les prélèvements ont été réduits de moitié dans la nappe en été, et son niveau est aujourd’hui supérieur de un à deux mètres ! Cela s’est accompagné d’un vrai processus de gestion collective : les irrigants ont appris à se discipliner, les surfaces de maïs ont reculé de 13% et les assolements se diversifient. On voit plus de légumineuses, d’oléagineux… Il y a encore des progrès à faire, mais la mutation est engagée […] En Sud Vendée, la nappe va mieux. » se félicite Yves Le Quelle, représentant local de la Fédération Nature Environnement (FNE).

Mais est-ce vraiment une si bonne idée ? « C'est un contresens de créer des réservoirs d'eau en surface. [...] C'est de l'eau qui aurait dû se retrouver dans les sols ou dans les cours d'eau » déplore Christian Amblard, directeur de recherche honoraire au CNRS (Franceinfo, 25/9/21). Non seulement cette eau en moins affecte la biodiversité mais l'eau stagnante en surface, rendue plus alcaline, développe les micro-algues et les bactéries...

De son côté le Giec fait dans son rapport le constat que « les réservoirs peuvent être une solution efficace dans certains contextes (notamment dans le sud de l'Europe où beaucoup sont déjà installés et permettent d'irriguer), mais qu'ils coûtent cher, peuvent avoir des effets négatifs sur les écosystèmes et ne seront pas efficaces partout, dans un contexte de réchauffement climatique induisant une augmentation de l'évaporation et de la transpiration.» Bref, mauvaise idée de créer par dogmatisme de nouveaux réservoir sans réflexion ou concertation !

Ces ouvrages ne sont en outre destinés qu’à une très faible proportion d’agriculteurs, ceux qui ont fait le choix de la culture en irrigation – culture des céréales et notamment du maïs très gourmand en eau – soit 15% des exploitations agricoles pour 6,8% seulement de la Surface Agricole Utile (SAU). Une minorité s’accapare ainsi une ressource vitale susceptible de faire défaut ailleurs plus tard…

« Les mégabassines symbolisent ainsi l'aberration écologique d'un modèle agricole productiviste à outrance, qui privilégie les besoins insatiables de la (sur)production plutôt que l'adaptation aux ressources naturelle » résume un article du Canard enchaîné (Gare à la mégabassinistrose, Les dossiers du Canard, Avril 2023). Le tout évidemment financé à majorité d'argent public...

« Pour garder notre rang de premier producteur européen de maïs [on a les records que l’on peut], dont on exporte 38% de la production, on s’entête sur une culture inadaptée au changement climatique, alors que dans le même temps on importe 28% de nos légumes et 71% de nos fruits » dénonce un ingénieur agronome dans un article du Canard enchaîné. Résultat de ce non-sens anachronique et écologique, de cette privatisation de l'eau ? 8 000 opposants écologistes affrontaient 3200 membres des forces de l’ordre le week-end du 25-26 mars dans les Deux-Sèvres…
 

 
www.greenpeace.fr


Globalement, la solution passe donc moins par la recherche du profit ou le maintien coûte que coûte de la production que par le respect de la nature et un changement de paradigme.

« L’adaptation au manque d’eau est surtout faite en tentant d’augmenter l’offre, c’est-à-dire avec du stockage de surface, la réutilisation [des eaux usées] ou la dessalinisation [de l’eau de mer]. Cela permettrait de répondre à des besoins à court terme, mais, pour bien se préparer à ces sécheresses pluriannuelles, il ne faut pas mettre de côté le débat sur la demande » met en garde Gonéri Le Cozannet, coauteur du dernier rapport du Giec. « Nous allons devoir changer notre culture de l’eau et apprendre à travailler les uns avec les autres car chaque secteur devra accepter de faire avec moins » renchérit l’hydrologue Eric Servat, directeur du Centre international Unesco sur l’eau de Montpellier.

Le développement de l'agriculture biologique à l'échelle mondiale permettrait ainsi de nourrir l'ensemble de la population présente et à venir (jusqu'à 11 milliards d'habitants en appliquant les dernières techniques) avec un moindre déplacement des paysans vers les villes tout en gérant au mieux les ressources en eau.

Surtout, limitons notre consommation de viande, en privilégiant la qualité. En 2016, 24 % seulement des céréales cultivés en Europe étaient destinés à l'alimentation humaine. Plus de 71% des terres agricoles de l’Union européenne servent à alimenter le bétail ! 

Nous avons donc tous, via nos choix alimentaires, une responsabilité limpide par rapport à l'eau car il y a suffisamment d’eau douce sur la planète pour six ou huit milliards d’êtres humains. Limiter les gaspillages et les pollutions mais aussi modifier notre manière de considérer l'eau - comprendre notamment à quel point nous sommes privilégiés à l'échelle de la planète et exprimer notre gratitude envers l'eau - permettront de préserver cette ressource de base, la source de la vie.

Des initiatives telles que celle des "Porteurs d'eau" de l'association France-libertés vise déjà à faire reconnaître l'eau comme étant un "bien commun de l'humanité" et à assurer pour chaque être humain un minimum de 40 litres d'eau potable par jour. Rappelons qu'en France, la consommation quotidienne d'eau est de 149 litres (252 en Suisse, 310 au Canada et 590 aux Etats-Unis aux Etats-Unis!) dont 10 litres à chaque utilisation de nos toilettes. La récupération de l'eau de pluie pour les usages "externes" serait une solution de bon sens mais soyons francs: couper son robinet lorsqu'on se lave les dents ou remplacer les bains par des douches ne changera pas la donne financière et inégalitaire. Seul un changement de paradigme via un message clair envoyé aux industriels permettra d'améliorer durablement l'accès à l'eau dans les pays défavorisés.

C'est à cela que travaillent de nombreux acteurs dans les associations altermondialistes et écologistes. Parmi ceux-ci, Riccardo Petrella et son "Manifeste de l'eau, Pour un contrat mondial" qui repose sur 7 principes:

1. L'eau "source de vie" appartient aux habitants de la Terre en commun.
2. Le droit à l'eau est un droit inaliénable individuel et collectif.
3. L'eau doit contribuer à la solidarité de vie entre communautés, pays, sociétés, sexes et générations.
4. L'eau est une affaire de citoyenneté et de démocratie.
5. Toute politique de l'eau implique un haut degré de démocratie au niveau local, national, continental, mondial.
6. L'accès à l'eau passe nécessairement par le partenariat. Il est temps de dépasser les logiques des "seigneurs de la guerre" et des conflits économiques pour l'hégémonie et la conquête des marchés.
7. Nous pensons que la prise en charge financière de l'eau doit être à la fois collective et individuelle selon les principes de responsabilité et d'utilité.


Mais soyons réalistes: une telle "sagesse" politique a peu de chances de se produire, les gouvernements étant largement influencés par les lobbies industriels. C'est à nouveau du côté de nos achats que le message est susceptible de passer. "Quand on pense qu'il suffirait que les gens n'achètent plus pour que ça se vende pas !" disait Coluche.

Le site www.empreinteh2o.com nous rappelle une donnée trop souvent oubliée:  si un européen va utiliser 150 litres environ d'eau par jour pour son alimentation (qui ne représente que 3 litres soit 2%), sa toilette, ses toilettes, sa vaisselle et autre brossage de dents, cela ne représente véritablement que 4% de ses besoins en eau. 96% de l'eau véritablement consommée - 4000 litres d'eau par jour ! - le sera via la fabrication de l'ensemble de ses biens de consommation: alimentation, transport, textile, matériel technologique... A cet égard, la voiture électrique est une belle petite imposture écologique : la production d'une tonne de lithium requiert 1 million de litres d'eau et une seule batterie pour la petite Zoé équivaut à la consommation d'eau de 500 personnes durant 1 an.

C'est au niveau de cette "eau cachée" que se cachent les véritables économies à réaliser!  Ne pas acheter le dernier gadget, ne pas changer de voiture, consommer moins de viande, passer progressivement au bio ou au local, éviter les eaux en bouteille - il faut 7 litres d'eau pour produire une bouteille en PET mais jusqu'à 50 litres jusqu'au consommateur final - seront des gestes autrement moins symboliques que de prendre des douches en place des bains. Apprenons à dire non au matraquage publicitaire et privilégions ce qui est produit de la manière la plus naturelle et la plus locale possible. Non seulement nous ferons des économies substantielles mais - en limitant l'industriel - nous retrouverons le goût de la vitalité au naturel, dans le respect de l'eau ! 

« La révolution majeure à opérer est celle des consciences, conclut Yann Olivaux. L'homme doit (devrait) cesser de penser l'élément liquide comme une ressource illimitée, préserver sa qualité et adapter sa consommation, faute de quoi une grande partie de l'humanité mourra de soif ou de maladies vectorisées par l'eau tandis qu'une fraction de privilégiés continuera à gaspiller ce bien commun patrimonial de l'humanité. Nous sommes tous concernés, collectivement et individuellement. Si nous avons un besoin vital de ce précieux liquide, il a indubitablement besoin de notre attention! »

Mais au fait, y a-t-il vraiment pénurie d'eau sur la planète Terre ? Un article de Marielsa Salsili dans le Magazine NEXUS de Sept-Oct 2002 nous présente un "dossier interdit" : Eau-Mère, une ressource illimitée. L'eau mère (Primary Water en anglais), la "mère" de toutes les eaux serait une réserve d'eau en provenance de la roche, stockée entre 410 et 660 km de profondeur (voir schéma ci-dessous) et représentant un volume estimé entre 3 et 10 fois celui des océans voire du système hydrologique dans son ensemble.

Pourquoi n'en avons-nous jamais entendu parler ?  Parce que nous avons changé d'époque : dans les années cinquante, en Californie, Stephan Riess (1898-1985), ancien ingénieur des mines, fait parler de lui en trouvant des sources dans des environnements réputés par les hydrologues à secs. On l'appelle alors le "magicien de l'eau". "Magique, non. Subversif, oui ! Car cette découverte n'arrange pas le conglomérat de l'eau, au sein duquel industriels, bureaucrates et politiciens ont déjà  décidé de grand projets : barrages, détournements de rivières, canaux, conduites forcées, stockages massifs" explique l'auteur de l'article. Le business de l'eau voit forcément d'un très mauvais oeil (voire même des deux) une eau abondante et d'excellente qualité.  En dépit de multiples attaques en dessous du niveau de la mer, Riess témoigne avoir foré 915 puits, notamment pour la ville d'Eilat en Israël...

Pourquoi n'avons-nous pas commencé à creuser ?  Eh bien parce qu'il ne s'agit pas de creuser bêtement n'importe comment vers les profondeurs... d'autant que nous n'avons pas les technologies pour aller bien au-delà des océans, loin s'en faut ! L'eau-mère arrive en fait à nous via des failles souterraines et ce sont elles qu'il convient de localiser. "And usually springs are at the high point of the mountain range. Not in the canyons.”  ("Généralement les sources se trouvent au sommet de la montagne et non dans les canyons") a déclaré Stephan Riess dans son unique interview juste avant sa mort. De fait, les oasis, geysers et autres sources au sommet des montagnes attestent bien une présence d'eau dans les profondeurs.

L'eau ne proviendrait donc pas des comètes mais de roches cristallines ? L'eau ne serait pas extraterrestre mais intraterrestre ? On comprend la perplexité de la science officielle, qui n'aime jamais trop perdre les illusions de son dogme... et les profits qui vont avec.  "L'eau profonde est désormais trop divulguée pour être complètement niée. Reste à la dénigrer. Il est donc colporté qu'elle est trop ancienne pour être utilisable" explique l'auteur.  Dans les faits et la plupart des cas, il s'agit pourtant d'une eau non polluée (l'absence de tritium est utilisée par le Primary Water Institut pour distinguer les eaux atmosphériques polluée par les essais nucléaires de l'eau-mère), faiblement minéralisée (moins de 100 ppm) et fraîche de surcroît. Mauvaise nouvelle pour les embouteilleurs...

Schéma du Magazine Nexus N°142 © Primary Water Institute


Sources (d'inquiétudes):

Pénurie d'eau
, ONU
Yann Olivaux, La nature de l'eau, Ed. Marco Pietteur, 2007
Patrick Love, Les craintes de pénurie d'eau, Programme de l'OCDE sur l'avenir
L'eau dans le monde
, Projet Luxurion
Consommation de l'eau,
Vedura
Le vrai scandale de l’eau, Le Point 2641, 16 mars 2023
Valentin Ehkirch, Sécheresse : la crainte d’un nouvel été à sec, L’Express 3740, 9 mars 2023
https://www.greenpeace.fr/mega-bassines-pourquoi-opposer/

Histoire d’eau
, Canard Enchaîné, 29 mars 2023, p.5
Gare à la mégabassinistrose, Les dossiers du Canard, p, 46, Avril 2023
Marielsa Salsilli, Eau Mère, une ressource illimitée, Nexus N°142, Sept-Oct 2022

 

 

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