Les ingrédients à éviter

 


VIDEO "LA PETITE QUI REVELE TOUT"

"Les Cosmétiques" (3'38)

 

 

Chimie et nocivité...


La chimie n'est pas toujours nocive. Le naturel n'est pas toujours sans danger. "Rien n'est poison, tout est poison : seule la dose fait le poison" disait Paracelse (1493-1541)

Ceci étant rappelé, tous les ingrédients ne se valent pas, certains sont bien plus problématiques que d'autres et l'accumulation dans l'organisme de substances chimiques n'est certainement pas sans conséquence sur la santé.

Comme le rappelle le site américain EWG, plus de 90% des ingrédients n'ont fait l'objet d'aucune étude d'innocuité de la part de l'industrie et plus d'un tiers des produits contiennent au moins un ingrédient suspecté d'avoir une incidence sur le cancer!

Certes, les labels bio sont supposés avoir déjà fait le ménage et l'on évite les plus grands risques en leur faisant confiance. Mais tous les labels bio autorisent encore un certain nombre de produits chimiques (liste positive de ce qui est autorisé) et le principe de précaution n'est pas toujours bien respecté. Qui sait si le produit sur d'aujourd'hui ne se révèlera pas dangereux demain ?

De même, aucun produit sous label bio testé n'est ressorti complètement bleu c'est-à-dire composé à 100% d'ingrédients fiables (au regard des connaissances actuelles, voir la section "Presque parfait" pour les produits qui se rapprochent le plus de la perfection). La plupart contiennent une bonne dose d'ingrédients verts saupoudrés de quelques ingrédients oranges (et donc problématiques d'une manière ou d'une autre). Les rares produits comportant des ingrédients rouges ont été supprimés. Voir le protocole des tests.

Rappelons que rares sont les produits du grand commerce (ou des grosses marques) qui ne contiennent pas d'ingrédients rouges. La prudence voudrait donc que l'on s'en méfie.


 

La liste INCI


L'Europe a rendu obligatoire depuis 1998 l'utilisation de la nomenclature internationale INCI pour International Nomenclature of Cosmetic Ingredients, élaborée en 1973 par la Cosmetic, Toiletry and Fragrance Association (CTFA), association américaine regroupant des fabricants de cosmétiques.

Cette déclaration oblige les fabricants à utiliser les mêmes termes et à lister les ingrédients par ordre d'importance décroissante (impossible par contre de connaître le % exact des ingrédients)

Côté positif, cette nomenclature permet de comparer les produits entre eux et de distinguer les substances saines des substances douteuses. Car si on avait laissé faire les fabricants, ils ne se seraient pas privés en effet de masquer les ingrédients les plus problématiques... comme ils le font d'ailleurs le plus souvent lorsqu'ils retranscrivent (une partie de) la composition en bon français!

Côté négatif, rares sont les consommateurs capables de déchiffrer cette liste INCI en anglais, latin ou charabia chimique!  De plus, cette liste est trop souvent illisible car écrite en caractères minuscules et un certain nombre de marques rechignent toujours de la communiquer hors packaging, ce qui ne facilite pas le choix hors magasins... mais devrait inciter à la méfiance.  Une règle de base: ne jamais acheter sur internet un produit qui ne dispose pas d'une fiche INCI complète!

Il est également autorisé (et on se demande bien pourquoi) de déclarer dans le désordre les ingrédients présents en faible quantité à savoir moins de 1%. Comme le souligne Rita Stiens dans La Vérité sur les cosmétiques naturels "cette possibilité permet de placer les plantes ayant le meilleur impact publicitaire en tête des substances présentes en petite quantité. Pour peu qu'elles soient suivies d'une douzaine d'autres noms, elles se retrouvent mises en valeur au milieu de la déclaration INCI [...] Certaines entreprises n'hésitent pas à introduire 8 à 10 composants végétaux en quantités infinitésimales"  Rappelons en effet que l'eau peut constituer jusqu'à 90% d'un produit et que les ingrédients représentant moins de 1% peuvent donc être légions...

Bref, les industriels n'avaient pas encore trop de soucis à se faire... jusqu'au jour où des énergumènes, à l'exemple de Corinne Gouget vis-à-vis des additifs alimentaires, ont pris le partie d'offrir un dictionnaire aux consommateurs: Rita Stiens avec son livre La Vérité sur les cosmétiques paru en 1998 en Allemagne (2001 en France), l'association Environment Working Group (EWG) aux Etats-Unis avec son site deep skin ou cosmetic data base. Et aujourd'hui, à une moindre échelle, BeauteBio!

Quelques pistes pour déchiffrer un code que certains industriels aimeraient tenir secret:

  • les extraits de plante sont en latin et suivis de "extract"

  • les huiles végétales et les huiles essentielles sont en latin et suivis de "oil"

  • le latin correspond donc ainsi grosso modo aux ingrédients naturels et aux principes actifs

  • bonne nouvelle, ces noms latins basés sur la nomenclature du médecin et naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778) sont ou vont être progressivement remplacés ou complétés par les noms communs des plantes. Ceci devrait déjà éclaircir un peu les compositions!

  • les noms incompréhensibles et à rallonges sont souvent chimiques et à considérer avec suspicion (mais pas toujours, ce serait trop simple!)

  • les composants parfumés sont regroupés sous le terme "Fragrance" sans plus de précisions (rappelons qu'ils sont forcément naturels sous label bio et seront probablement synthétiques en l'absence de label)

  • les composants aromatiques liés aux huiles essentielles sont généralement en fin de liste et suivis d'un astérisque indiquant leur provenance.

  • les codes CI signifient Color Index et renvoient aux différents colorants (assez rares sous label bio)

  • les fabricants ont la possibilité de demander la confidentialité de certaines substances qui se retrouvent alors sous la forme d'un code à 6 chiffres. Jamais constaté avec les labels bio, ce type de code mériterait un boycott du produit!

 

Les ingrédients les plus problématiques ?


Il ne nous était pas possible de lister les quelques 20 000 ingrédients contenu dans les produits cosmétiques. Nous avons donc choisi de nous concentrer sur les plus nocifs, c'est à dire sur ceux classés rouges, soit par Rita Stiens, auteur des livres La vérité sur les cosmétiques et La vérité sur les cosmétiques naturels, soit par l'association américaine EWG.

Parfois, les avis divergent. Rita Stiens classe ainsi quelques fois en bleu "très bien" des ingrédients notés "rouge" par EWG. Parfois, c'est le contraire. Nous ne prenons pas partie et vous livrons les informations brutes. Dans l'un ou l'autre des cas, nous avons toutefois jugé prudent d'exclure de nos tests les produits contenant ces ingrédients.

Assez souvent, EWG donne deux notes (et donc potentiellement deux couleurs différentes). Le fameux Benzyl Alcohol (noté vert par Rita Stiens) varie ainsi de l'orange (6) au rouge (8) selon EWG. Cette différence de notation repose sur l'usage qui est fait du produit. A nouveau, nous avons jugé prudent d'exclure tous les produits contenant ces ingrédients.

Enfin, il convient de garder à l'esprit l'importance du classement des ingrédients sur l'étiquette, ceux-ci étant classé par ordre d'importance décroissante. Un ingrédient rouge en queue de liste ne pèsera pas grand chose en pourcentage... mais un infime pourcentage peut néanmoins se révéler problématique du fait de l'accumulation qui en est faite au fil du temps.

Quelques ingrédients classés rouges (Benzyl Alcohol, Eugénol, Cinnamal) sont également naturellement présents dans les huiles essentielles. Placés alors généralement en queue de liste, ils ne sont pas aussi problématiques et nous les avons accepté. Rappelons en effet que les huiles essentielles sont les ingrédients naturels les plus actifs (et bénéfiques si l'on respecte les doses) qui soient. Voir sur ce sujet notre site Aromathèque.

Même chose avec les parfums, obligatoirement naturels sous label bio (mais très problématiques lorsque de synthèse et ainsi classés "rouge" par EWG)

 

Le listing des ingrédients les plus suspects


Le tableau qui suit n'a pas vocation d'exhaustivité et repose sur les données disponibles auprès de Rita Stiens "La vérité sur les cosmétiques" (Editions LPM, 2001) et de la "Cosmetic Date Base" de l'association EWG (en anglais). Veuillez vous référer à ces sources pour tous les détails.

D'autres ingrédients que ceux listés ci-dessous sont problématiques et sujets à caution mais voici les plus dangereux: les rouges!

Bleu = très bien
Vert = bien
Orange = passable
Rouge = à éviter!

Le % à côté du classement EWG traduit la disponibilité ou non de données fiables sur l'ingrédient en question: plus fort le pourcentage, plus grande l'absence de données.

EWG ne se contente pas d'une note mais liste les différentes problématiques liées aux ingrédients. Nous avons retenu les principales:

A Cancer
B Reproduction (Développement du fœtus et/ou infertilité) 
C Allergies et système immunitaire
D Neurotoxicité
E Modification cellulaire
F Toxicité organes (non reproductifs)
G Risque environnemental
H Absorption accrue par la peau
I Irritation (peau, yeux et/ou poumons)
J Perturbation endocrinienne

La taille de la croix indique le degré de nocivité: X = fort ou moyen, x = moindre ou émergeant
 

NOM INGREDIENT UTILISATION SELON DATA    PROBLEMATIQUES
    Stiens EWG   A B C D E F G H I J
ALUMINUM STARCH OCTENYLSUCCINATE Epaissisant, stab. d'émulsions   9 88%   X   X   X X      
ALUMINIUM POWDER Colorant nr 7 9 76% X X X X   X   X    
BENZALKONIUM CHLORIDE Conservateur, démêlant     7 63% x   X     X        
BENZETHONIUM CHLORIDE Conservateur   4 67% x     X   X     x x
BENZOYL PEROXIDE Agent anti-acné nr 7 54% x x X     X x   X  
BENZYL ALCOHOL Conservateur, solvant   6 8 65% X x X X   X X   X x
BHA Antioxydant   10 48% X x X x X X X     X
BHT Antioxydant   7 9 53% X x X x X X X   X X
BROMOCHLOROPHENE Conservateur   1 91%           x        
2-BROMO-2-NITROPROPANE-1,3-DIOL Conservateur   10 53%   x X X   X x   X x
5-BROMO-5-NITRO-1,3 DIOXANE Conservateur   8 68%     X X         x  
C9-11 PARETH-8 Emulsifiant   1 85%       x   X        
CETEARETH Emulsifiant   5 9 85%       x   X   X    
CINNAMAL Dénaturant, agent parfumant nr 7 64% x x X x x X     X x
CHLORHEXIDINE DIGLUCONATE Conservateur   5 77% x   X x   X     X  
PROPYLENE GLYCOL Conservateur, solvant   4 7 57% X x X x x X X X X x
DIBROMOHEXAMIDINE ISETHIONATE Conservateur   0 100%                    
DIBUTYL PHTHALATE Adoucissant, subst. dénaturation   10 48% x X X X x X X     X
DICHLOROBENZYL ALCOHOL Conservateur   0 93%                    
DIETHANOLAMINE Ajusteur de PH   7 8 59% X x X x x X X   X x
COCAMIDE DEA Texturant   6 7 66% X   X     X X   X  
DIETHYL PHTHALATE Agent de dénaturation   8 51% x X X     X x   x X
DIMETHYLAMINE Auxiliaire   6 9 63% X   X x x X X   X  
DMDM HYDANTOIN Conservateur   7 9 67%     X     x     X  
EUGENOL Parfum naturel via HE nr 7 9 57%                    
FORMALDEHYDE Conservateur   10 44% X X X x X X x   X  
FRAGRANCE (PARFUM) Déodorant, parfum nr 8 100%     X X            
GLUTARAL Conservateur   6 9 61% x x X   x X x   X  
GLYOXAL Conservateur   9 10 64% X x X   x X     X  
HYDROXYLAMINE Antioxydant   5 7 56% X   X     X x   X  
HYDROQUINONE Colorant pour cheveux, décolorant   10 50% X X X X   X x   X x
IODOPROPYNYL BUTYLCARBAMATE Conservateur   4 6 85%     X     X x   x  
LAURYLPYRIDINIUM CHLORIDE Conservateur   1 86%           X        
METHYLPARABEN Conservateur   8 67% x x X   X X     X x
METHYLCHLOROISOTHIAZOLINONE Conservateur   6 77% x   X     X        
METHYLDIBROMO GLUTARONITRILE Conservateur   5 74%   x X     X     X  
NANO TITANIUM DIOXIDE   nr 2 10 87% X   X   X X x X X  
NANO ZINC OXIDE (20-60nm)   nr 3 10 79% X x X x X X X   x  
1-NAPHTHOL Colorant pour cheveux   6 8 60% X x X x   X     X x
NONOXYNOL Conservateur, émulsifiant   9 56% x X X x   X X   X x
P-AMINOPHENOL Colorant pour cheveux nr 8 9 56% X x X x x X x   x  
PARABEN Conservateur   7 82% x X   x   X       X
PEG Emulsifiant, solvant   5 10 70% x X X x   X        
PHENOXYETHANOL Conservateur   4 66% x   X x   X     X x
P-PHENYLENEDIAMINE Colorant pour cheveux   10 57% X X X X   X x   X x
PROPYLENE GLYCOL Conservateur, solvant   4 7 57% X x X x x X X X X x
OCTOXYNOL-9 Emulsiant nr 8 71% x x X     X X     X
OXYBENZONE (BENZOPHENONE-3) Agent solaire, absorbeur UV     8 57% x X X x X x X X    
PHENYL MERCURIC ACETATE Conservateur   7 8 68% X X   X x X X   X x
PHENYL MERCURIC BORATE Conservateur   5 6 81%   X   X   X        
POLOXAMER 184 Emulsifiant, tensioactif   6 9 75%     X x   X X      
PPG-2-CETEARETH-9 Emulsifiant, surfactant nr 4 8 100%               X    
RESORCINOL Abtiseptique, colorant   8 10 63% X   X x   X X   X X
SALICYLIC ACID Cons., anti-acné, desquamation   7 8 69% X x   X   X X X x  
SELENIUM SULFIDE Agent contre pellicules et dartres   10 59% X X   X   X X      
SILICA Corps gommant, gélifiant   1 7 63% X   X   X X X      
SODIUM BORATE Ajusteur de PH nr 6 7 50% x X   x   X       x
TOLUENE Abtioxidant, solvant   10 53% X X X X   X X   X  
TOLUENE-2,5-DIAMINE Colorant pour cheveux   8 72% X   X X x X x   X  
TRICETEARETH 4 PHOSPHATE Emulsifiant   4 8 100%               X    
TRICHLOROETHANE Solvant   7 63% X X X X X X x   X  
TRICLOSAN Déodorant, conservateur   7 69% x x       X X   X X
ZINC OXIDE (Z-COTE, 60nm) Colorant cosmétique nr 2 8 74% X x X x   X X X    
    Stiens EWG   A B C D E F G H I J

 

Avertissement: les connaissances scientifiques évoluent et avec elles... les codes couleurs! Des ingrédients classés rouge sont ainsi parfois rétrogradés à l'orange, des bleus passeront probablement au vert, des verts à l'orange... et d'autres , etc. Pire, des ingrédients jugés aujourd'hui inoffensifs - notamment ceux dont le "data gap" est de 100% - pourraient très bien se révéler demain cancérigènes et être classés rouge... Rappelons que 90% de tous les ingrédients n'ont fait l'objet d'aucune étude de la part des industriels!

 

Le cas des Parabens (Parabènes)


Les Parabens (et dans une moindre mesure le Phénoxyéthanol) seraient-ils les arbres qui masquent la forêt ?  Les médias se seraient-ils emparés de ces conservateurs chimiques comme des derniers chiffons rouges à agiter en vue de détourner l'attention de substances pourtant autrement plus problématiques ?

C'est en tout cas l'avis de Rita Stiens pour qui ces conservateurs ne sont certainement pas les plus dangereux mais qui sont le "reflet des doutes concernant les bienfaits de la chimie moderne". (La vérité sur les cosmétiques naturels, Editions Leduc.s, p.109)

Le débat ouvert avec les parabens aurait pu être bénéfique s'il s'était poursuivi par une interrogation générale sur les dangers de la chimie dans les cosmétiques. Mais les médias se sont vite tus et des fabricants se sont drapés du slogan "sans parabens" pour masquer des ingrédients encore plus dangereux.

Sur le fonds, l'étude britannique qui faisait le lien entre parabens et cancer du sein a été suffisamment critiquée (y compris par ses auteurs) pour que l'on se garde de toute diabolisation. Selon Rita Stiens, "les parabènes peuvent déclencher des allergies mais comparativement à d'autres substances, les parabènes jouent un rôle mineur dans la fréquence de déclenchement des allergies" (op.cit., p.137)  Reste tout de même un classement "rouge" par le site EWG...

Alors qui croire ?  A nouveau, le principe de précaution voudrait que l'on se réfère à la plus mauvaise note... et que l'on fasse confiance aux labels bio qui, eux, n'ont jamais toléré ce type d'ingrédients!

 

 


 


 

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