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Si vous l'avez raté en magasin bio, découvrez ici notre article publié
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Un
article sur les huiles essentielles en usage d'hygiène ou de cosmétique qui a le
mérite de clarifier deux-trois choses
et de remettre les grosses marques à leur place. Au passages, quelques recettes
faciles à mettre en œuvre.
Si vous le voulez bien, si vous le valez mieux, ayez donc plutôt le
réflexe huiles essentielles !
L'Aromathèque
Centre Oasis,
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Des huiles essentielles en cosmétique
Si les huiles essentielles constituent une alternative naturelle, écologique
et économique aux cosmétiques industriels gorgés de produits chimiques en tous
genres, comment y voir plus clair dans cette jungle de conseils prodigués au
sujet de ces précieuses essences, souvent aussi contradictoires les uns que les
autres ?
Est-ce un hasard si l’une des toutes premières huiles essentielles distillées
fut la rose ? Nous étions en Perse au Xe siècle, et Abu’Ali al-Husayn Ibn Abd
Allah Ibn Sina (de son petit nom occidentalisé Avicenne), « le prince des
médecins » venait d’inventer l’alambic.
Quelques tonnes de pétales distillées plus tard (il en faut de 3 à 4 pour obtenir un litre d’huile essentielle (HE) de rose !), la reine des huiles essentielles était née et elle allait devenir incontournable dans le petit monde des parfums et de la cosmétique… avant que les chimistes ne prennent le relais via leurs compositions synthétiques.
Une HE contient en moyenne une centaine de molécules actives et la rose n’est pas en reste avec ses propriétés positivantes, neurotoniques, stimulantes sexuelles, régénérantes cutanées et… antirides ! Associée à l’huile végétale de rosier musquée, elle devient un « véritable luxe en cosmétique ! », bien plus performante que certaines crèmes vendues des centaines d’euros. Si vous le voulez bien, si vous le valez mieux, ayez donc le réflexe huiles essentielles !
Entre les deux à trois cents produits chimiques qu’une femme s’applique en moyenne quotidiennement au nom des promesses marketing – n’engageant que celles qui y croient – de la cosmétique industrielle et les trois cents principes actifs de la seule HE de lavande vraie, le choix économique et écologique devrait être vite fait !
Le retour aux sources et aux fondamentaux relève du bon sens mais la peur des huiles essentielles et les conflits d’intérêts faussent malheureusement la raison. Officiellement, dixit le corps médical, les HE ne doivent par exemple jamais s’appliquer pures sur la peau. A l’inverse, une auteur-pharmacienne recommandera de se badigeonner d’HE d’origan compact… dermocaustique ! Qui croire ? Que penser ? Dans le doute, ne vaut-il pas mieux s’abstenir ?
Au-delà des contradictions, des approximations et des manipulations intéressées, quelques règles simples pour une cosmétique respectueuse de la peau… et de l’intelligence !
Des huiles végétales protectrices
Localement, de nombreuses HE peuvent s’appliquer pures sur la peau mais, pour un usage cosmétique ou corporel, sur une plus grande surface, elles devront être diluées dans une huile végétale. A cet égard, il est important de se rappeler que les éléments les plus importants d’un soin ne sont pas les principes actifs (généralement moins de 0,5 % de la composition des crèmes industrielles) mais l’hydratation et la protection…
Une huile végétale (HV) de qualité formera sur l’épiderme un film lipidique qui maintiendra une hydratation constante des cellules tout en les protégeant de la sécheresse et du froid.
Alors que les « grosses marques » continuent encore de recourir à des huiles minérales occlusives et comédogènes dérivées du pétrole, les HV à destination de la peau seront vierges, de première pression à froid et de qualité biologique :
- Pour les soins
quotidiens des bébés ou pour le démaquillage, l’amande douce est le choix de la
douceur. Peu fluide et peu pénétrante, elle n’est par contre pas recommandée
pour les soins corporels.
- Pour le corps, le sésame – désodorisé sous peine de sentir la cacahuète – est
très fluide, possède un excellent pouvoir de pénétration et est parmi les moins
coûteuses. Alternativement, le noyau d’abricot ou le macadamia.
- Pour les soins des cheveux (pellicules, brillance, tonus, souplesse) ou les
peaux acnéiques, le jojoba, composé à 97 % d’esters cireux, sera l’allié idéal.
- Pour le visage et les mains, les parties du corps les plus agressées, le
pouvoir restructurant du rosier muscat (Rosa rubiginosa) justifiera largement le
petit investissement.
Des huiles… essentielles !
Les huiles essentielles pénètrent jusque dans l’hypoderme (c’est-à-dire sous le derme), où elles dissolvent les amas graisseux (oui, les HE dissolvent les graisses !) puis passent dans le sang vers l’ensemble de l’organisme.
Cette extraordinaire diffusion est à comparer avec celle des crèmes cosmétiques, qui ne peuvent passer sous le derme sans sortir du cadre légal de la cosmétique pour celui (bien plus contraignant) du médicament. La cosmétique est superficielle par nature tandis que les HE sont essentielles par essence !
Est-il besoin de rappeler que les HE contiennent la plus haute concentration d’éléments actifs des plantes aromatiques, les plantes les plus élaborées du règne végétal ? Il y a ainsi autant de principes actifs dans une goutte d’HE que dans 100 litres de tisanes !
On ne fait donc pas n’importe quoi avec les huiles essentielles ! Au-delà de la rose, les HE de base les plus intéressantes en cosmétique sont :
- le bois de rose (Aniba
parviflora ou Aniba rosaeodora) ou le bois de Hô (Cinnamomum camphora CT linalol),
appréciées pour leur grande facilité d’utilisation, leur exceptionnelle
tolérance cutanée et leur parfum tonique et envoûtant. A noter que ce sont les
seules HE autorisées (à petites doses) chez le bébé et le jeune enfant pour tous
types de problèmes (fièvre, toux, irritations…) ;
- l’arbre à thé, ou tea-tree (Melaleuca alternifolia), un anti-infectieux
polyvalent et puissant que l’on pourra notamment utiliser en huile anti-acné ou
huile de beauté stimulante contre le froid ;
- le cyprès toujours vert (Cupressus sempervirens var. stricta), HE de la
circulation, incontournable en cas de jambes lourdes, rétention d’eau, cellulite
et varices ;
- le citron (Citrus limonum), un fluidifiant sanguin qui agira contre la
rétention d’eau et la cellulite ;
- l’immortelle, ou helichryse italienne (Helichrysum italicum), le meilleur
anti-hématome au monde, indispensable pour les bobos et chutes des enfants ou
les cicatrices des adultes ;
- l’ylang-ylang (Cananga odorata genuina), la sensualité à fleur de peau : une
fraction de goutte sur le lobe de l’oreille remplacera avantageusement bien des
parfums ! Elle possède également des propriétés antirides et aphrodisiaques ;
- le géranium rosat (Pelargonium x Asperum) et le palmarosa (Cymbopogon martinii
var. motia), autres HE olfactivement très agréables et très bien tolérées par la
peau ;
- la lavande vraie ou officinale (Lavandula officinalis ou angustifolia ou vera),
l’HE qui possède le plus de propriétés : plus de 300 principes actifs !
René-Maurice Gattefossé, le fondateur de l’aromathérapie moderne, se passionna
pour les HE grâce à elle : il se brûla grièvement les mains lors de l’explosion
de son laboratoire et, après avoir constaté l’échec de l’approche allopathique,
eut l’idée d’appliquer de l’HE de lavande sur ses plaies. Sa spectaculaire
action antiseptique et cicatrisante le guérit rapidement.
Toutes ces HE pourront s’appliquer localement pures mais, pour une application de plus grande envergure, on les diluera dans une huile végétale.
La qualité a également son importance : une HE ne doit pas tant être « HEBBD » – label marketing signifiant « botaniquement et biochimiquement définie » – que de qualité biologique ou, mieux encore, sauvage ou biodynamique. Entre une plante élevée aux pesticides et sa cousine sauvage d’altitude, les principes actifs ne seront évidemment pas les mêmes !
Avant toute application
d’une nouvelle HE, un test cutané sur le pli du coude est préférable. Pas de
réaction au bout de 30 minutes ? Comme la grande majorité des usagés, vous
tolérez la puissance au naturel ! Respectez-la… et elle vous respectera en
retour !
Quelques recettes faciles à mettre en œuvre
Huile pour le
visage, tonifiante et antiride
• HV de rosier muscat : 10 ml
• 5 gt d’HE de rose de Damas ou 5 gt d’HE de géranium rosat ou de bois de
rose/bois de Hô (moins onéreuses)
• 1 gt d’HE d’hélichryse
• 2 gt d’HE de cyprès
Huile pour peau à tendance acnéique
• HV de jojoba : 10 ml
• 5 gt d’HE de tea tree
• 5 gt d’HE de lavande
• 5 gt d’HE de cyprès
Huile jambes légères, anticellulite
• HV de sésame désodorisé : 10 ml
• 15 gt d’HE de cyprès
• 5 gt d’HE d’hélichryse
• 3 gt d’HE de citron
Masque capillaire avant shampoing
• HV de jojoba : 10 ml
• 5 gt d’HE de cyprès
• 5 gt d’HE d’ylang-ylang
• 3 gt d’HE de citron
Lotion de bain relaxante
• 1 c. à s. de lait
• 5 gt d’HE d’ylang-ylang
• 5 gt d’HE de cyprès
• 5 gt d’HE de lavande
Huile de massage sensuelle
• HV sésame désodorisée : 10 ml
• 10 gt d’HE d’ylang-ylang
• 3 gt d’HE de géranium rosat ou de bois de rose
• 3 gt d’HE de lavande
gt = goutte ; HV = huile végétale.
Fencienne Saint-Girons.
Naturopathe, acupunctrice et massothérapeute, directrice de l’Ecole suisse de
thérapratique (EST – www.therapratique.ch ), cofondatrice du Centre Oasis à
Genève (www.lemieuxetre.ch ), co-auteur du livre Le Choix des huiles
essentielles (éd. Jouvence, 2014) et présidente de l’Association de synergie
thérapeutique (AST – www.association-synergie.org).