BeautéBio: quelques réflexions sur les manipulations
marketing et la tyrannie de la beauté
De nombreuses marques de cosmétiques abusent des superlatifs et des
images de visages retouchés par ordinateur. A trop se concentrer sur ces
messages du marketing, on risque à la fois complexe et frustrations avec, au
final, une surconsommation de produits souvent mauvais pour la peau et la
santé. Or la beauté ne vient pas tant d'un beau corps que de belles actions
et d'une hygiène de vie au naturel. Prenez le temps de la réflexion
individuelle avec BeauteBio.ch !
Les conseils et recettes au naturel
Les meilleures crèmes ne rivaliseront jamais avec une hygiène de vie au
naturel... et il est possible de faire beaucoup de chose... avec
l'essentiel!
La beauté, une question de bon sens!
« La beauté ne vient pas d’un beau corps mais de belles actions » disait
Thalès de Milet.
De belles actions, certainement, mais aussi de justes réflexions!
Il conviendrait tout d'abord de relativiser l'importance des cosmétiques.
Car la beauté, vous vous en doutez, n'est pas uniquement affaire de petites
crèmes!
Dépasser les manipulations du marketing permettra déjà de limiter complexes
et frustrations et de relativiser l'image de la beauté idéale retouchée par
ordinateur...
Rejeter le mythe de la performance permettra d'orienter sa vie dans une
direction plus conforme à la nature humaine...
Retrouver le sens du toucher aidera à mieux respecter sa peau...
Les textes qui suivent élargissent donc un peu le débat et invitent à une
réflexion libre c'est-à-dire véritablement individuelle. Voilà aussi l'objet
du portail www.lemieuxetre.ch
Dépasser les complexes!
Extraits du livre Le respect de sa nature de Benoît Saint Girons
Voir le site du Mendiant:
Le complexe est sans doute l’affection psychologique la mieux partagée. Car
les complexes sont… complexes ! Le jeu de mot est sans doute facile mais,
s’il vous plait, soyez gentil et magnanime, vous risquez sinon de me
complexer… Qui dit complexe dit en effet rapport à l’autre : ce sentiment
est basé sur l’imagination de ce que les autres vont peut être,
éventuellement, à l’occasion, si ça se trouve, pouvoir penser de moi. Il
fait d’un commentaire désobligeant isolé et lié à certaines circonstances
une généralité applicable à tous : « S’il a dit que j’étais grosse, c’est
que je dois l’être et c’est ce que tous les autres doivent aussi penser » Il
s’agit d’une croyance irrationnelle où la vérité n’a que peu ou pas de place
et qui témoigne d’une trop grande importance accordée à l’opinion des
autres.
[...]
Le complexe est généralement lié à un sentiment d’infériorité ou de
culpabilité: je me juge et je me condamne par rapport à ce que je crois être
la norme. Ce jugement porte souvent sur des problèmes physiques (je me
trouve trop gros ou trop mince, mon nez est trop long ou trop court, je suis
trop grand ou trop petit) mais peut aussi être basé sur des soucis
psychologiques (je suis trop jeune, trop vieux, pas assez intelligent, je ne
sais pas m’exprimer, je me trompe tout le temps, j’ai péché, je ne suis pas
assez sage ou gentil...) Le ou les complexes se traduiront ensuite par une
série de comportements qui renforceront le ou les complexes : je suis
complexé donc je suis timide ; je suis timide donc de plus en plus complexé…
Le complexe est-il naturel c'est-à-dire dans la nature de l’homme ? Il
s’agit d’un sentiment : il est donc créé naturellement. Il touche également
tout le monde, à des degrés divers, pendant au moins un laps de temps :
généralement celui de l’adolescence et de la transformation du corps. L’âge
bête est un âge complexé : je me cherche et je n’aime pas (encore) ce que je
trouve…
[...]
Il est possible de faire la distinction entre plusieurs types de complexés :
la personne qui possède vraiment un défaut et ne peut rien faire (être petit
par exemple), celle qui a un défaut mais peut le modifier (être gros, être
timide,…) et, enfin, celle qui n’a pas de défaut majeur mais crois néanmoins
en avoir un (n’être pas assez mince, n’être pas assez performant).
Le complexe au naturel...
Le défaut est irréversible ? La seule chose à faire est alors de s’accepter
tel que nous sommes, c'est-à-dire au naturel. Il ne saurait y avoir
d’injustice car la nature est amorale et la richesse de la nature provient
justement de sa diversité. Pourquoi ne pas se regarder dans son ensemble
plutôt que de se braquer sur le problème : pour un petit problème, combien
de choses qui donnent satisfaction ?
Le Vrai Peuple n’attend pas des corps qu’ils soient sans défauts. C’est le
joyau précieux et invisible à l’abri dans le corps qui est sans défaut et
qui, en interaction avec les autres âmes, donne et reçoit l’aide nécessaire
pour s’améliorer et pour progresser.
Marlo Morgan, Message des hommes vrais au monde
mutant. Une initiation chez les aborigènes, J’ai Lu, p109
En soi, le défaut n’en est pas un : c’est le sentiment qui pose problème !
Si je ne peux rien changer à ma taille, à quoi bon me tracasser ? Si j’ai de
l’acné, à quoi bon, au-delà d’un traitement naturel adéquat, compter mes
boutons tous les matins ? A moins d’être masochiste, ne serait-ce pas plus
opportun de passer à autre chose et de se concentrer sur les aspects de la
vie où il est possible de faire une différence, telles que par exemple les
expériences sportives ou l’enrichissement intellectuel ?
Voir le site www.psychowell.ch
Vous ne pouvez rien y faire : les personnes ou situations différentes
attirent le regard. Dans les campagnes chinoises, il y a encore quelques
années, un occidental attirait la foule. Lors de mon séjour à Shaolin, il
arrivait que des chinois viennent me tirer les poils des bras : j’étais une
curiosité. C’est agaçant mais c’est aussi flatteur : « Je ne suis pas comme
tout le monde ! » En Chine, comme dans tous les pays en développement, les
albinos ou les nains sont montrés du doigt. Et alors ? Quoi de plus normal
que l’attirance vis-à-vis de la nouveauté ou l’exception ? Le voyeurisme est
un mauvais défaut ? Sans doute mais la curiosité est une qualité ! Les
chinois ne manifestent pas en tout cas l’hypocrisie occidentale qui consiste
à regarder tout en faisant semblant de ne pas voir…
Ne pas être comme tout le monde est difficile mais c’est aussi une chance.
C’est l’occasion de vivre une vie extra-ordinaire, c'est-à-dire qui sort de
l’ordinaire. Il n’y a donc rien de contradictoire à ce qu’une personne
marquée physiquement développe un complexe de supériorité : c’est à elle de
décider comment elle souhaite passer le reste de sa vie. En maugréant
l’injustice du monde ou bien en comprenant que sa nature est belle car
différente, en développant des sentiments castrateurs ou bien en prenant le
partie de l’action. Vous êtes qui vous croyez être. A vous de choisir entre
le complexe et la vie !
Le complexe psychologique…
Être persuadé qu’il y a un problème alors qu’il n’y en a pas ou bien désirer
à tout prix la perfection est sans doute le complexe le plus difficile à
combattre. Dans le premier cas, il s’agit d’une croyance erronée. Il y a
toujours eu des hypocondriaques mais la société actuelle les multiplie en
nous abreuvant d’images fausses et de préjugés à l’encontre de notre corps.
Il faut être un peu masochiste pour lire les magazines féminins ou
masculins : où se trouvent donc les êtres normaux ? Page après page, nous ne
voyons que des mannequins anorexiques (un mannequin pèse une quinzaine de
kilos de moins qu’une femme normale) et/ou plantureux retouchés par
ordinateur. Les textes sont à l’avenant et incitent régulièrement à faire un
régime ou à changer de corps pour mieux plaire…
Comment en serait-il autrement lorsque nous réalisons le poids de
l’industrie du cosmétique, de l’esthétisme et de la minceur ? (1) Dire la
vérité serait suicidaire d’un point de vue commercial car il est bien plus
rentable de complexer : des personnes heureuses de leurs corps n’abusent pas
des crèmes ! Les éditeurs se défendent en prétextant qu’ils ne parlent de
ces sujets que parce que leurs lecteurs les réclament mais c’est
effectivement bien de cela dont il s’agit : de la réclame ! Résultat
réussi : seules 14% des femmes se sentirait bien dans leur corps alors que
près de deux tiers des sondés ont un poids normal au regard des normes
médicales... (2)
[...]
« La bonne taille, c’est quand les deux pieds touchent par terre » disait
Coluche. Et le bon poids ? Certainement pas lorsque les pieds touchent la
balance ! La supprimer pourrait donc être la première étape d’une harmonie
retrouvée avec sa nature. La seconde serait d’écouter les nutritionnistes :
« Tous les régimes sont efficaces… sauf à long terme » préviennent-ils !
La préférence du naturel…
La beauté est quelque chose de très subjectif. Combien d’hommes souhaitent
partager leurs sentiments avec une poupée Barbie ? Les seins siliconés et
autres créations de la chirurgie esthétique ne font recettes que dans le
show-biz : nous nous amusons à les regarder, nous imaginons les contrôler,
mais rares sont ceux qui désirent vivre avec de l’artificiel ! Evidemment,
la beauté, lorsqu’elle est naturelle, est appréciable et appréciée mais les
mannequins avouent quand même souffrir de solitude. Lorsqu’il est question
de sentiments, la beauté intérieure primera en effet toujours sur le
physique !
Respecter sa nature et être en aussi bonne santé que possible devraient donc
être les seules obligations : la forme et non les formes ! Il n’y a pas à
faire de régime mais il n’y a pas non plus à abuser de la nourriture. Il n’y
a pas à se cacher sous le maquillage mais il n’y a pas non plus à négliger
sa peau. Il n’y a pas à s’esquinter par le sport mais il n’y a pas non plus
à se sédentariser. Il n’y a pas à se cramer sous une lampe à UV mais il n’y
a pas non plus à refuser le soleil. Ne pas prendre correctement soin de soi,
par défaut d’information, de temps ou de courage, est regrettable, de même
que de ne pas savoir être à l’écoute de son corps, au naturel et à son âge:
mon corps, ni un ami, ni un ennemi, est avant tout l’enveloppe naturelle de
mon esprit. Se plaindre de son corps, c’est se plaindre de la nature : bon
courage pour votre procès ! Vous voilà condamné aux complexes à perpétuité…
L’acceptation du naturel…
Il est toujours possible, à celui qui cherche à la loupe, de trouver un
problème : devant une grande glace bien éclairée, je finirai toujours par
trouver quelques points noirs bien saillants. Mais comment voulez-vous que
les autres les voient ? Après une rencontre, combien d’entre nous sont-ils
capables de décrire précisément le physique de leur interlocuteur ? En
réalité, nous ne percevons généralement autrui que d’une manière globale et
floue. Comment penser alors, à moins d’avoir affaire à un dermatologue, que
le bouton sera le centre d’attention ?
Il n’y a qu’une manière de ne plus être complexé : regarder du côté de sa
nature et de sa santé et faire confiance à tous ses sens plutôt qu’au seul
miroir déformant. Si je regarde du côté de la société et des médias, si je
laisse à d’autres le soin de définir mon corps, si je me laisse
impressionner par les regards de la mode ou du show-biz, si j’écoute les
conseils des publicités et du business, je ne serai jamais moi-même.
Paraître ce n’est pas être. Pour mon bien-être physique et psychologique, il
me faudra pourtant impérativement finir par être!
Brisez le miroir, alors il vous sera possible de regarder en vous-même.
Maître Taisen Deshimaru, Le bol et le bâton, 120 contes Zen, Albin Michel,
1986, p. 68
Notes:
(1) « Selon une étude réalisée par le département marketing de TNS Média
Intelligence et parue en octobre 2004, 3 Français sur 4 ont acheté au moins
un produit allégé dans l’année. Il est vrai que le marché de la minceur pèse
dans la balance : environ 30 milliards d’euros en 2004 ! », 60 millions de
consommateurs : Guide d’achat des aliments santé, Avril-Mai 2005.
(2) Enquête Ocha-CDA en juin 2003 auprès de 1 000 femmes françaises, dirigée
par Estelle Masson. Citée par le magazine Le Nouvel Observateur, « La
tyrannie du corps idéal » de Anne Fohr et Isabelle Monnin, 15 janvier 2004,
p. 14
Rejeter le mythe de la performance!
Extraits du livre L'Obsession de la performance de Benoît Saint Girons
(Editions Jouvence)
« Plus vite, plus haut, plus fort » entendons-nous lors des jeux olympiques.
« Plus belle, plus mince, plus émancipée ! » clament les magazines féminins.
« Plus musclé, plus viril, plus macho » renchérissent les magazines
masculins. « Plus travailleurs, plus performants, plus rentables » exhortent
les entreprises… « Plus ambitieux, plus intelligents, plus riches »
promettent les ouvrages de développement personnel…
Ce que nous sommes ne suffit donc plus. Aujourd’hui, pour réussir, il
convient d’être plus humain qu’humain, à l’instar de cette lessive qui,
hier, promettait de laver plus blanc que blanc. Mais d’où cette tyrannie du
« toujours plus » provient-elle ? Pourquoi et pour qui entreprenons-nous
tout cela ? Deuxièmement, est-ce efficace ? N’y a-t-il pas un risque avec le
« plus humain » de ne plus être tout à fait humain ?
Il est certes naturel de se développer et une bonne partie de notre
croissance se fait naturellement. Un certain nombre de connaissances et
d’habilités sont également nécessaires pour être libre et penser droit.
[...] Mais au-delà de la tête bien faite ? Avons-nous besoin de nous mettre
continuellement sur la pointe des pieds pour essayer de dépasser l’autre au
risque, comme le soulignait Lao Zi, de ne plus arriver à « se tenir
droit » ?
Ces questions méritent d’être posées : jusqu’où devons-nous ne pas aller
trop loin ? A quel moment le développement devient-il contradictoire avec
l’épanouissement ? Le mal-être ambiant n’est-il pas en partie lié à cette
course incessante contre soi-même ? Et surtout : qui a intérêt au « toujours
plus » ? L’homme ou bien le système ?
100% d’un homme…
Je pense que vous êtes au courant : nous n’utilisons que 10% des capacités
de notre cerveau. Et bien cette affirmation est fausse ! L’imagerie
médicale démontre que nous utilisons au cours d’une journée quasiment tous
nos neurones et toutes les parties de notre cerveau. De fait, n’importe quel
dommage ou maladie subis par le cerveau est rarement sans conséquence et une
perte de 10 à 20% de ses neurones suffit à avoir des conséquences
dramatiques (1)
D’où vient alors cette conception surnaturelle des pouvoirs cachés de
l’homme ? C’est William James, le célèbre psychologue américain, qui énuméra
cette théorie. Elle fut ensuite reprise par la plupart des manuels de
développement personnel, ainsi que nombre de sectes, gourous et même par
Einstein : notre cerveau tourne à bas régime et nous avons en nous des
capacités prodigieuses de développement. Nous pourrions être
intellectuellement dix fois plus que ce que nous sommes !
Pourquoi dix fois ? Pourquoi pas vingt ou trente fois ? Imaginez si vous
pouviez augmenter la puissance de votre cerveau par deux ! Ne serait-ce pas
déjà fantastique ? Scientifiquement parlant, ces chiffres sont évidemment
fantaisistes. Un certain nombre d’ouvrages abusent des superlatifs et
promettent des techniques censées nous transformer en géant. Voilà qui n’est
pas très naturel… ou très sage. Un cerveau humain produit déjà quelques
50.000 pensées par jour. Serait-il raisonnable d’augmenter encore ce débit ?
« Si nous pouvions augmenter artificiellement les facteurs de croissance
neuronales […], il est impossible de savoir si les nouvelles connexions
qu’ils induiraient seraient anodines et appropriées » précise le professeur
Steven Rose, l’un des plus grands neurobiologistes au monde et l’auteur
d’une vaste étude sur l’inefficacité des smart drugs (médicaments sensés
rendre intelligents). N’en déplaise aux laboratoires pharmaceutiques, aux
investisseurs ou aux étudiants (dont 1 sur 5 se doperait avant les examens),
rien de novateur n’est encore sorti sur le marché et la supplémentation à
coups de gélules ne sert pas à grand-chose au-delà du traitement des
carences alimentaires. (2)
[...]
Evidemment, il est tentant de croire à la pilule du bonheur, de penser que
des techniques suffiront à acquérir des neurones. Mais cette idée que nous
ne sommes pas assez est à la base de complexes et de mal-être. Si je
n’utilise que 10% de mon cerveau, que suis-je sinon 10% d’un homme ? Et si
les techniques ne se révèlent pas efficaces avec moi, cela ne signifie-t-il
pas que je suis un incapable ou un bon à rien ?
La figure du surhomme plane au dessus de nos têtes. Elle nous donne
peut-être une perspective mais elle nous fait surtout de l’ombre : « Oh que
ne puis-je être aussi grand ? » Frustrations de se croire potentiellement
surpuissant mais de ne se trouver, en face du miroir, que finalement très
ordinaire. Sentiments d’injustice, de honte et donc finalement de mal-être :
dans un monde qui honnit l’erreur, demande la perfection et place les hommes
en compétition permanente, les frustrations et le stress ne peuvent que se
généraliser…
[...]
La mobilisation active de ses neurones n’est pas toujours le meilleur moyen
d’accéder à son esprit. Ralentir son rythme et prendre du repos sont parfois
les meilleures stratégies pour analyser correctement un problème et arriver
à des solutions satisfaisantes. Il est erroné de croire qu’il ne se passe
rien lorsque nous ne faisons rien : il se passe beaucoup de choses au
contraire, au niveau du corps, de l’esprit, des idées et de la qualité de
vie !
Un développement impersonnel…
L’expression « développement personnel » est rassurante de prime abord : un
homme aurait librement décidé de s’améliorer. Si tel est le cas, il n’y a
rien à redire : apprendre à se changer, à se prendre en charge, à agir
plutôt qu’à réagir, tout cela est positif ! Le développement personnel
offrirait ainsi des outils pour se faciliter la tâche et être au contrôle de
sa vie. Il viserait le « savoir être » plutôt que le « savoir faire ».
[...]
« Vous êtes nuls mais, si vous suivez mes conseils, vous pouvez devenir
meilleurs » soulignent implicitement les gourous du développement. Entre
nous, qui ne le souhaiterait pas ? L’homme possède naturellement le désir
d’être reconnu comme quelqu’un de valeur. Jusque là, il pensait peut-être ne
pas trop mal s’en sortir. Et voilà qu’on change les règles du jeu… « Pouvoir
illimité ! » annonce même Anthony Robbins : l’étalon de mesure est sans
limite et les notations ne valent plus que par rapport au plus accompli
d’entre nous (l’auteur du livre en l’occurrence : beau, riche, célèbre et
heureux). Bienvenue dans le règne du complexe illimité !
Si la possibilité de devenir supérieur existe, ne dois-je pas, afin de
conserver mon amour propre et le respect des autres, le devenir ? Malheur à
moi si j’échoue : non seulement je ne serai jamais supérieur mais je serai
aussi devenu un incapable, un inférieur. Dans le jeu du développement, il
n’y a pas de retour à la case départ. Dans le jeu de la société, on ne
compte plus les mauvais joueurs qui, par complexes ou par manque de
résultats, préfèrent désormais passer leurs tours…
Ce que je pense être ma liberté de développement ne serait-il donc pas
teinté de manipulation ? Le développement personnel ne serait-il pas, au
moins dans une certaine mesure, le développement du personnel, voire le
dressage du personnel ? Le devenir « plus » va en tout cas dans la logique
consumériste du système économique…
Pour tourner correctement, le système a en effet besoin de personnes
toujours plus consommatrices, c'est-à-dire condamnées à l’insatisfaction. Le
système redoute le bien-être des individus : « La sensation de bien-être
peut-être l’une des plus désastreuses que nous puissions expérimenter.
Qu’arrive-t-il quand on se sent trop bien ? On arrête de se développer, de
travailler, de créer de la valeur ajoutée. Ne cherchez pas trop de
bien-être. Si vous vous sentez vraiment bien, il y a des chances pour que
vous ayez cessé d’avancer » met en garde Antony Robbins à la fin de son
livre. (3) Sous cet aspect, le développement personnel devient un mouvement
perpétuel, une machine à gaz visant à la rentabilité maximale de l’homme.
[...] Rien n’est plus rentable que l’insatisfaction!
Le temps de la réflexion...
Que vous inspire l’expression « Faire de son mieux » ? Avez-vous, dans votre
vie, le sentiment de faire de votre mieux ? Vous semble-t-il raisonnable
d’aller au-delà de cette exigence ?
Qu’est-ce pour vous un surhomme ? Un surhomme n’aurait-t-il pas de
problèmes ? Un surhomme serait-il accepté des autres ou bien persécuté et
présenté comme un phénomène de foire ? Plutôt que d’être sur, ne vaut-il pas
mieux être avec les hommes
[...]
Qu’est-ce que l’intelligence pour vous ? Votre intelligence vous permet-elle
de bien profiter de la vie ? Préféreriez-vous être plus intelligent ou plus
sage ? « La sagesse ne se mesure pas à ce que nous avons vécu mais à ce que
nous sommes capables de vivre » faisait remarquer George Bernard Shaw.
Alors, êtes-vous capables de bien vivre et de bien être ? Pour se faire,
est-il préférable de mettre l’accent sur le développement ou le contentement
personnel ?
Enfin, quelles pressions vous poussent-elles à en faire « toujours plus » ?
Est-ce votre conjoint(e) qui vous traite de fainéant ? Un homme politique
qui vous exhorte à « travailler plus pour gagner plus » ? Vos enfants qui
réclament plus de jouets ? Votre voisin, son arrogance et sa nouvelle
voiture ? Les médias en direct des vedettes, des strass et des paillettes ?
Dans quelles mesures toutes ces stimulations ne sont-elles pas des formes de
manipulations ? Vous en libérer ne serait-il pas le début de la sagesse ?
Tout ceci suppose évidemment de réussir à nous accorder le temps de la
réflexion, à arriver à prendre ne serait-ce que cinq minutes par jour pour
échapper à la pesanteur des manipulations. Car le pire n’est pas une
fatalité : le nombre de citoyens « réveillés » (à défaut d’être
« éveillés ») ne cesse de croître. 17% des Français feraient ainsi déjà
partie de la nouvelle famille socioculturelle des "créatifs culturels", des
hommes et des femmes qui s’interrogent et remettent en cause un style de vie
imposé d’en haut. La sortie de la caverne n’est plus forcément synonyme de
solitude... (4)
Notes:
(1) Hervé Ratel, 100 milliards de neurones et 5 idées reçues, Sciences et
Avenir, Mai 2004, p. 56
(2) Eléna Sender et Patrick Jean-Baptiste, Améliorer son cerveau, Sciences
et Avenir, Mai 2004, p. 46
(3) Anthony Robbins, Pouvoir illimité, Editions Robert Laffont, p. 364
(4) « La société est la caverne, la sortie est la solitude » (Simone Weil,
La pesanteur et la grâce, p.248) L’allégorie de la caverne est présentée
dans le livre VII de La République de Platon : il est souvent plus
confortable de se bercer d’illusions, enchaîné dans son petit confort, que
d’affronter la lumière…
Retrouver le sens du toucher!
Extraits du livre Les clés du bien-être de Benoît Saint Girons (Editions
Jouvence)
C’est au travers de nos sens que nous percevons le monde. Il est donc
logique qu’ils occupent une place centrale dans la définition du bien-être.
Ne dit-on pas que l’on se sent bien ? Il est ainsi possible de voir,
d’entendre, de goûter, de toucher ou de humer le bien-être à volonté, sans
oublier notre sixième sens, l’intuition, qui nous aide à distinguer le vrai
du faux sans avoir besoin de recourir à un raisonnement trop pesant. Pas de
doute : la vie retrouve instantanément des couleurs et de la légèreté
lorsque nous nous plaçons consciemment dans l’optique des sens…
Quand tous les membres et tous les sens agissent ensemble, alors seulement
un cœur d’être humain peut rayonner de santé, mais jamais seulement quand
une partie de l’homme vit et que les autres se meurent. Ceci conduit l’être
à la confusion, au désespoir et à la maladie.
Touiavii, chef de tribu Samoa, Le Papalagui, Editions Pocket, 2001, p. 99
Evidemment, il peut sembler paradoxal de prôner un éveil des sens dans une
société qui les stimule en permanence : 20 mégabits d’informations
(l’équivalent de deux minutes de vidéo) bombardent notre cerveau chaque
seconde ! Nous ne sommes toutefois capables d’en percevoir que 1% environ :
une sélection plus ou moins consciente s’opère et participe à la
« personnalisation » de notre univers. Dès lors, n’aurions-nous pas intérêt
à nous mettre au tri sélectif afin d’améliorer notre « vision » du monde ?
Le caractère artificiel de la civilisation moderne n’incite pas
nécessairement non plus à développer ses sens : un pince-nez et des bouchons
d’oreilles paraissent même parfois plus adéquats... Mais, de même que le
roseau plie mais ne rompt pas lors de la tempête, la souplesse acquise par
une gymnastique des sens permettra justement de mieux supporter les
agressions sensorielles de l’environnement.
[...]
Le bien-être sensoriel ne saurait donc être contradictoire avec un
développement spirituel et une forme de sagesse. Accepter sa nature et
apprécier sa vie sont des voies tout aussi recommandables que de maîtriser
ses pulsions ou de réguler ses désirs. Tout sera finalement question de
tempérance : l’homme baignant dans la volupté devient amorphe tandis que
celui qui prend le temps d’un bain aux huiles essentielles s’éveille à
d’autres sensations et à une autre qualité de vie…
Au final, il conviendra ainsi moins de doper ses sens que de les respecter
et de les rendre plus flexibles afin de développer une présence accrue au
monde et à la vie, d’abaisser sa sensibilité aux plus petits plaisirs,
d’arriver à jouir et à se réjouir de la moindre des stimulations. « Celui
qui ne sait pas se contenter de peu sera content de rien » disait Epicure.
Le toucher du cœur...
« Sous les doigts du masseur, des millions de récepteurs cutanés envoient
des influx nerveux vers la moelle épinière qui les répercute à son tour vers
le cortex somatosensoriel. L’hypothalamus est alors stimulé et fait sécréter
un cocktail d’hormones et de neurotransmetteurs, endorphines, noradrénaline,
dopamine, sérotonine et surtout ocytocine. Cette dernière serait l’hormone
du plaisir du massage. […] ce peptide provoque chez l’homme une baisse du
rythme cardiaque et de la tension artérielle et aurait aussi une action
antalgique. Un effet qui perdure quatre à cinq heures » (1)
En des termes moins abscons, le toucher est indispensable au bien-être !
Privé de caresses ou de contacts physiques, les enfants ne peuvent
s’épanouir convenablement. En Asie ou en Afrique, les mamans massent ainsi
quotidiennement leurs enfants et développent ensemble un langage universel
d’amour au travers du toucher. Le mot masser vient d’ailleurs du verbe arabe
mass qui signifie… toucher.
Voir le site www.lestherapies.ch
Si physiologiquement parlant, on ne distingue dans le toucher que cinq
sensations (le contact, la pression, la chaleur, le froid et la douleur), le
sens du toucher implique psychologiquement une multitude de sensations de
l’âme : les sentiments. Recevoir un massage est ainsi un moment de pur
abandon durant lequel nous nous remettons aux mains de l'autre. Quelles que
soient les techniques employées, l’objectif sera que le receveur se sente
« bien dans son âme et bien dans sa peau ».
[...]
La plupart de nos touchers concernent toutefois des objets et un
environnement. Avoir chaud ou froid sont des sensations du toucher et se
sentir bien dans un lieu dépendra ainsi en grande partie du toucher :
essayez d’apprécier un lever de soleil dans le froid ou le vent ! La qualité
de l’air ambiant relève également du toucher et constitue un facteur
déterminant de la santé et du bien-être.
Fort heureusement, le toucher est sans doute notre sens le plus malléable et
le plus facile à utiliser lorsque nous souhaitons changer de perspective. Se
concentrer sur le contact de ses pieds au sol au sein d’une foule
étouffante, ressentir la bise du vent ou du soleil sur son corps, prendre
conscience du contact de l’eau sur ses mains tout en faisant la vaisselle,…
Le sens du toucher offre quantité de sources de distractions, d’évasions et
de bien-être.
Il serait ainsi profitable d’explorer son sens du toucher au quotidien : en
forêt, allez tâter le tronc des arbres, enlacez-les et ressentez leur
différente rugosité ; dans un parc, marchez pieds nus sur le gazon ; dans
une pièce, concentrez-vous sur la texture de différents objets ; lorsque
vous buvez, fermez les yeux et noyez-vous dans la perception de la fraîcheur
ou de la chaleur de la boisson ; lorsque vous vous relaxez, imaginez que
votre corps devient lourd, léger et chaud ; etc. Si une sensation est
agréable, augmentez sa perception. Si elle est désagréable, détournez-vous
d’elle. Et si elle est inexistante, allez à sa rencontre et faites lui la
bise...
Prenez soin de votre peau !
Avec une surface dépassant 1.80m² pour une personne de taille moyenne, la
peau constitue en effet l’organe le plus étendu du corps. Il tient lieu à la
fois de protection et d’échange avec l’environnement. Or, les produits
utilisés répondent souvent à des considérations plus esthétiques
qu’hygiéniques. C’est logique, dans un sens, puisque le terme « cosmétique »
vient du grec « kosmos » qui signifie « parure », c’est-à-dire « qui
embellit et qui décore ». Longtemps, les crèmes ont d’ailleurs servi d’écran
à la crasse et les parfums de caches-odeurs.
Du coup, certains produits n’ont pas grand-chose de naturel et irritent et
dessèchent la peau là où ils devraient au contraire l’enrichir et la
régénérer. Le prix payé n’offre aucune garantie de satisfaction puisque,
dans ce secteur plus encore que dans d’autres, c’est surtout la publicité et
le prestige que l’on achète…
Ces dérives industrielles sont bien mises en valeur dans l’ouvrage « La
vérité sur les cosmétiques » de Rita Stiens. (2) Saviez-vous par exemple que
la proportion d’eau dans une crème peut atteindre 90% (70% habituellement),
que la plupart des substances actives représentent un infime pourcentage du
produit, parfois moins de 0,1% (elle parle à ce sujet de « grande
supercherie des principes actifs »), que 80% de l’efficacité d’un produit
vient de l’excipient utilisé (des huiles minérales à base de pétrole peu
coûteuses mais néfastes pour la peau ou des huiles végétales de qualité
variable) ou encore que le terme « cosmétique naturel » ne possède aucune
définition juridique ? « A l’encontre de toutes les promesses publicitaires,
les meilleurs produits de beauté sont encore les fruits et légumes et autres
aliments frais » conclut l’auteur.
Voir le site www.nutriwell.ch
Pour une vie pleine de sens…
Vous êtes stressé ? Alors essayez le bain aux huiles essentielles : la
balnéothérapie est un remède à l’anxiété connu depuis des millénaires ! Les
Egyptiens et les Romains connaissaient déjà les vertus de certaines plantes
et ils les rajoutaient à leur eau pour se stimuler ou se détendre.
De bonnes actions et un bain chaud constituent le meilleur remède possible
face à la dépression. Thomas d’Aquin vantait déjà l’effet bénéfique des
bains chauds. Le grand théologien le conseillait à ses interlocuteurs
dépressifs. Ce conseil recèle une sagesse ancestrale : le bain renvoie au
ventre maternel.
Anselm Grün, L’art de vivre en harmonie, Albin Michel, p.275
Sous l'effet conjugué de l'eau et de la chaleur (entre 36 et 38°C), les
huiles essentielles se diffusent rapidement, pénètrent la peau dilatée et
transmettent leurs vertus revitalisantes, apaisantes et régénérantes à tout
l'organisme. On respire aussi avec plaisir les vapeurs qui se dégagent du
bain. Rajoutez quelques bougies et une musique douce et vous obtenez une
expérience sensorielle presque globale (ne mangez pas le savon, svp).
Voir le site www.aromatheque.ch
Autre chose ? Eh bien la cuisine par exemple : la vraie cuisine, à base
d’aliments frais, de recettes plus ou moins expérimentales et de temps pour
faire amoureusement les choses. Entre les achats des ingrédients au marché
et la dernière touche d’aromates, tous les sens auront été mis à
contribution. Considérez simplement le plaisir de pétrir de la pâte à
pleines mains : n’est-ce pas là l’une des expérience les plus voluptueuses
qui soient ? Prendre le temps de cuisiner, ne serait-ce qu’une fois par
semaine, vous aidera à réapprivoiser vos sens…
Le temps du thé sera aussi l’occasion d’un apaisement. Au Japon, le cha no
yu, la cérémonie du thé, est une pratique extrêmement codifiée qui exige un
haut degré de concentration et de méditation. En Chine, le gong fu cha –
littéralement le temps du thé – est nettement moins rigoriste et donc plus
accessible aux amateurs. Préparer un gong fu cha, c’est accéder à un univers
sensoriel unique et en constant renouvellement, bien loin du sachet de thé
industriel jeté dans l’eau bouillante… Vous n’avez pas trop de temps ? Optez
alors pour la préparation en zhong : cette petite tasse en porcelaine fait
office à la fois de théière, de tasse à sentir et de tasse à déguster et
permet d’apprécier les thés naturellement très aromatiques...
La nature, enfin, offre évidemment un dépaysement sensoriel complet.
S’isoler dans la nature est l’une des meilleures stratégies pour s’aérer les
idées et trouver des solutions à ses problèmes. Le jardinage sera quant à
lui l’équivalent sensoriel de la cuisine. S’agenouiller et mettre les mains
dans la terre afin d’y planter une graine aidera à retrouver sa juste place
au sein de la nature : « En touchant la terre, on se reconnecte à un milieu
vivant, qui capte les énergies négatives et nous surprend en permanence…
C’est magique ! » témoigne Anne Ribes, une ancienne infirmière, reconvertie
dans le jardinage thérapeutique.(3)
Notes:
(1) Le corps qui pense, Sciences et Avenir, Décembre 2003, p. 70
(2) Rita Stiens, La vérité sur les cosmétiques, Editions LPM.
(3) Pascale D’Erm, Jardiner : La nouvelle thérapie, Santé Magazine, Avril
2004.
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