LE MAL DE L'AIR CHEZ SOI: LES POLLUTIONS DES LOGEMENTS

 


« Trois logements sur quatre pollués par des substances chimiques!  »
(Magazine Que Choisir, 2002)

VIDEO AIR:

L'air: généralités (6'28)

"Les pollutions" (3'28)

 

Selon l'OMS, plus de la moitié des 5,5 millions de morts prématurés du fait de la mauvaise qualité de l'air est due à la pollution intérieure, essentiellement liée à la cuisine sur des réchauds à charbon, à bois ou à combustibles de la biomasse. Il s'agit donc essentiellement de décès dans des pays en voies de développement.

Autre pollution intérieure beaucoup plus insidieuse et qui concerne pour le coup surtout les pays développés: les COV ou Composés Organiques Volatiles que l'on retrouve dans quasiment tous les produits chimiques d'entretien ou de rénovation. Peintures, colles, solvants, insecticides, parfum d'intérieur, produits de nettoyages, meubles agglomérés, moquettes... émettent tous des COV potentiellement cancérigènes, sources de difficultés respiratoires, de maladies de la peau et/ou de problèmes de reproduction. Selon une statistique de 2006,  on retrouverait une moyenne de 500 COV par habitation!

Comme le souligne Diane Di Nota en introduction de son livre La pollution de l'air intérieur, "La pollution intérieure est 9 à 10 fois supérieure à la pollution extérieure. Nous respirons près de 20 000 litres d'air par jour. A chaque respiration nous sommes en contact avec 6 000 particules potentiellement contaminantes ou allergisantes."

Ce type de pollution affecte surtout les personnes les plus fragiles (enfants, femmes enceintes, personnes âgées) mais l'accumulation créée une situation pathogène latente et un mal-être généralisé.

 

    


Dès 2002, le magazine Que Choisir alertait ainsi les Français: « Trois logements sur quatre pollués par des substances chimiques! » Selon une étude de Greenpeace,
chaque gramme de poussière contiendrait en moyenne un milligramme d’un cocktail de molécules de plus de cinq familles chimiques... « Entre douze et quinze heures par jour, nous respirons un air bien plus pollué que celui de nos rues. Et ça se passe chez nous, à la maison ! […] Dans un logement sur deux, le taux de poussières fines (venues entre autres des sols plastique) est supérieur au maximum acceptable pour l’air extérieur. […] Les fabricants de meubles […] pourraient être obligés d’afficher les niveaux d’émission de leurs bois contreplaqués et agglomérés. » précisait le magazine Capital de Février 2007.

On attend toujours une quelconque indication... Ce qui est indiqué, par contre, sur les étiquettes des désodorisants d'intérieur laisse pantois: « Bien ventiler après usage ». En langage clair: vous utilisez ces produits à vos risques et périls et, si vous n'aérez pas votre pièce correctement, vous risquez de vous intoxiquer!

En décembre 2004, le magazine "Que Choisir" faisait analyser 35 désodorisants d'intérieur. Le journal "Matin" du 24 novembre 2004 relate les conclusions des tests : "DANGER La plupart des produits censés purifier l'air dégagent des substances cancérigènes et allergènes. Les produits naturels comme l'encens posent le même problème"  C'est le cas également des bougies et du papier d'Arménie...

"Tous ces produits mettent la santé des familles en danger" dénonce Que Choisir. "Les désodorants d'intérieur promettent de purifier l'air de nos logements. Ce n'est qu'une illusion!"

En 2006, une étude portant sur 4'200 personnes de 10 pays démontrait, après un suivi de 9 ans, que le risque d'asthme augmentait avec l'utilisation des produits ménagers, au premier rang desquels les désodorants d'atmosphère: "Le risque d'asthme est de 40% supérieur pour les personnes qui les utilisent une à trois fois par semaine" précisait l'auteur.

 


Rebelote avec de nouveaux tests en septembre 2008 et toujours des titres sans ambiguïté: "Parfums toxiques" ou "Oubliez-les!" : "Si les industriels ont progressé depuis nos précédentes analyses, il reste beaucoup à faire pour que les désodorisants deviennent des produits recommandables [...] Notre conclusion demeure identique: éliminez les désodorisants d'intérieur. C'est la meilleure façon de respirer un air sain chez soi. Les fabricants le savent puisqu'ils donnent des conseils surréalistes. Les mentions « Bien ventiler après usage », « Ne pas respirer les aérosols »  , « Utiliser seulement dans des zones bien ventilées » , figurent sur de nombreux emballages."

"Ne vous fiez pas aux publicités alléchantes: tous les désodorisants testés, ou presque, contiennent des substances nocives pour la santé."

Ainsi, une étude de l'Environmental Health de juillet 2010 concluait que les femmes qui utilisent le plus de produits d’entretien chimiques et notamment les désodorisants avaient un risque deux fois plus élevé de développer un cancer du sein...

Vous passez comme tout le monde de 80 à 90% de notre temps à l'intérieur et souhaitez savoir à quel point l'air que vous respirez est impacté ?  Le site Mescoursespourlaplanete propose un quiz très bien fait qui met en évidence les différentes sources de pollution, y compris électromagnétiques, pièce par pièce:

  • les animaux domestiques, notamment s'ils sont traités avec des antipuces chimiques (le pire étant alors les vaporisateurs)

  • l'humidité permettant le développement de moisissures susceptibles d'augmenter la sensibilité aux rhinites, trachéites et bronchites et d'augmenter la gravité des crises d'asthme.

  • les insecticides et les produits ménagers

  • le manque de ventilation, notamment dans le sous-sol, la cuisine ou la salle de bain.

  • l'usage et l'entreposage des produits chimiques "agressifs" (nettoyant surpuissant, anticalcaire, peinture, solvants,...)

  • la situation du garage par rapport à la maison (un moteur sous une maison est toujours problématique)

  • la situation et l'état des appareils de chauffage à combustion (chaudière, poêle,...)

  • la localisation de l'habitation dans une zone à risques pour le radon (roches riches en uranium), conduisant à des cancers des poumons.

  • le traitement (chimique ou non) de vos plantes intérieures

  • la présence d'un humidificateur qui pourra alors véhiculer la poussière et les moisissures

  • la qualité de vos meubles: bois massif ou meubles en aggloméré, émetteurs de formaldéhyde cancérigène.

  • la présence de moquette ou tapis, souvent traités chimiquement et susceptibles d'attirer les polluants et de les disperser ensuite via l'aspirateur.

  • les revêtements de sol, notamment en PVC bourrés de phtalates toxiques

 

La fumée de cigarette ?

De loin le polluant intérieur le plus dangereux. Une seule cigarette relargue en effet 5 milliards de particules et 5 000 composants chimiques, tous nocifs dont:

  • 50 ml de monoxyde de carbone

  • de l'oxyde d'azote et de l'ozone

  • de la nicotine, pesticide toxique sans odeur

  • du formaldéhyde cancérigène

  • du polonium 210 hautement radioactif et cancérigène

  • des particules très fines qui s'incrusteront au coeur du poumon

Selon la pharmacienne Diane Di Nota, "Les substances irritantes sont 10 à 20 fois plus concentrées dans la fumée exhalée que dans celle inhalée. D'où les risques significatifs de cancer pour le fumeur passif [...] Fumer en ouvrant les fenêtres est un geste illusoire, la nicotine présente dans la fumée de cigarette imprègne tous les éléments de la pièce (murs, tapis, rideaux, meubles...) pour former avec l'atmosphère de celle-ci des substances cancérigènes, les nitrosamines, qui vont être réémises en continu pendant des mois, selon l'imprégnation".

Arrêter de fumer ?  Voir les séance d'hypnose ou l'acupuncture en quelques séances seulement...

 

  • les travaux récents, notamment de peinture

  • le laps de temps écoulé depuis l'achat des meubles, la pose des revêtements ou les travaux de peinture, les substances chimiques se libérant surtout lors des premiers mois.

  • la présence d'une cheminée à foyer ouvert, libératrice de particules et de monoxyde de carbone

  • l'entreposage de bois de chauffage à l'intérieur, source de contaminants biologiques (pollen, moisissures,...)

  • l'usage d'encens, de désodorisants ou de bougies parfumées, tous problématiques!

  • la fréquence de nettoyage de la poussière, généralement chargée de nombreuses substances chimiques

  • les odeurs persistantes de la cuisine, son humidité et ses éventuelles moisissures

  • l'âge et l'état du four à micro-ondes, susceptible de fuite d'ondes (en plus de la déstructuration des aliments)

  • les plaques à induction, forts émetteurs de champs magnétiques

  • un matelas en mousse jaune, signe de polyuréthane irritant, de retardateurs de flamme toxiques pour le système respiratoire ou nerveux.

  • l'âge du matelas, susceptible d'héberger de plus en plus d'acariens responsables d'allergies respiratoires, de rhinites, conjonctivites et d'une aggravation des crises d'asthme.

  • l'usage et la qualité (bio ou chimique) des produits d'hygiène et de beauté: laques cheveux, parfums, déodorants, dissolvant pour vernis à ongles,... (voir notre site www.beautebio.ch)

  • une mise à la terre aux normes réalisée par un professionnel

  • les ampoules fluocompactes, fausses "bonne-idée" puisque génératrices d'ondes électro-magnétiques et renfermant du mercure (très problématique en cas de casse)

  • les produits chimiques d'entretien du jardin dont des traces seront potentiellement rapportés à l'intérieur (vêtements, animaux domestiques, courant d'air,...)

  • Côté ondes électromagnétiques, la présence d'appareillage électriques (radio-réveil, rallonge électrique, radiateur,...), à moins de 50cm d'un lit, sans parler du babyphone, le téléviseur insuffisamment éloigné de la cloison de la chambre, le sommier articulé à moteur électrique, la présence ou non de téléphone sans fil DECT et/ou de Wi-Fi, notamment durant la nuit ou encore les téléphones mobiles dont la réception sera plus difficile à l'intérieur, d'où une surcharge d'ondes électromagnétiques (sur toutes ces questions, voir notre site www.protection-ondes.ch )

Voilà donc beaucoup de choses à surveiller !  Dans cette liste à la Prévert est oubliée la présence ou non dans le bâtiment d'amiante aux fibres cancérigènes, certes interdit (en France depuis 1997 avec prêt d'un siècle de retard sur les premières alertes de 1906, en Suisse en 1990, voir Wikipedia) mais toujours présent dans nombre de bureaux et bâtiments publics...

Cette pollution est d'autant plus insidieuse que personne n'est capable de mesurer les effets cumulatifs, l'effet cocktail, de ces différentes pollutions... Les scientifiques sont en effet incapables de mesurer les interactions au-delà de trois molécules... Ainsi, nous savons que le tabac multiplie les risques de cancer par 10, l'amiante par 5 et les deux cumulés par 50 mais nous ne savons pas le risque encouru pour ceux qui désodoriseraient en plus leur intérieur avec des produits chimiques... "Il a pu être établi qu'à partir de produits d'entretien et d'un désodorisant d'ambiance, on obtient un produit toxique pour les poumons qui persiste même après une complète ventilation. Les interactions possibles sont sans limite dans le temps" précise Diane Di Nota dans son livre. Tout ce que nous constatons est une explosion des cancers (notamment de 1 à 2% par an chez les enfants) depuis une trentaine d'année...

On limitera toutefois grandement les risques en limitant au maximum les produits chimiques et en veillant à une bonne aération de ses pièces. Pour nos autres conseils, voir la section "Solutions"

 

Et dans les bureaux ?

Eh bien dans les bureaux c'est généralement encore pire, dans le sens où il y est généralement difficile d'aérer correctement.

S'y ajoutent une concentration de personnes (susceptible d'apporter ses pollutions: déodorisants, parfums, vêtements,...), de mobilier (rarement en bois massif) et d'équipements (écrans, photocopieuses, imprimantes,...) dégageant COV, formaldéhydes et autre ozone, sans parler des ondes électromagnétiques.

Cerise sur le gâteau empoisonné, la climatisation qui fera chuter le taux de ions négatifs bénéfiques à zéro!

Et l'on s'étonne ensuite que les salariés soient stressés...


Les enfants sont - du fait de leur masse corporelle réduite et de leur système immunitaire en formation - les premières victimes de la pollution intérieure. En 2006, des études de l'OMS montraient que 26% des maladies étaient dues à des expositions environnementales qui auraient pu être évitées. Un tiers de ces maladies touchaient des enfants de moins de 5 ans.

Tout parent ayant des enfants en crèche sait que le jeu préféré des bambins est de se refiler leurs pathologies. Je mets mon enfant en crèche le lundi, je le récupère malade le mardi et je le soigne le reste de la semaine tout en continuant à payer la crèche… C'est à peine exagéré: entre le manque d’aération, les radiateurs radiants asséchant, l’interdiction d’humidifier ou de purifier et les produits d’entretiens chimiques, le bien-être des microbes est souvent garanti et le jeu se renouvelle alors sans cesse. Ajoutons-y pour faire bonne mesure une nutrition rarement biologique – et dans le pire des cas encore réchauffée au micro-ondes – une eau « potablement polluée » et l’absence de protection contre les ondes électromagnétiques. Saupoudrons le tout d’un système immunitaire affaibli et d’adultes stressés par les horaires et autres pénalités de retard et voilà la crèche dans le palmarès – avec les hôpitaux et les salles d’attentes – des lieux les plus pathogènes qui soient !

 

Sources (d'information):
Wikipedia
http://www.mtaterre.fr/

http://www.mescoursespourlaplanete.com/mon-air-interieur/
Diane Di Nota, La pollution de l'air intérieur, Le courrier du Livre, 2012

 

 

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