Selon l'OMS, plus de la moitié
des 5,5 millions de morts prématurés du fait de la mauvaise qualité de
l'air est due à la pollution intérieure, essentiellement liée à la
cuisine sur des réchauds à charbon, à bois ou à combustibles de la
biomasse. Il s'agit donc essentiellement de décès dans des pays en
voies de développement.
Autre pollution intérieure
beaucoup plus insidieuse et qui concerne pour le coup surtout les
pays développés: les COV ou Composés Organiques Volatiles
que l'on retrouve dans quasiment tous les produits chimiques
d'entretien ou de rénovation. Peintures, colles, solvants,
insecticides, parfum d'intérieur, produits de nettoyages, meubles
agglomérés, moquettes... émettent tous des COV potentiellement
cancérigènes, sources de difficultés respiratoires, de maladies de
la peau et/ou de problèmes de reproduction. Selon une statistique de
2006, on retrouverait une moyenne de 500 COV par
habitation!
Comme le souligne Diane Di
Nota en introduction de son livre
La pollution de l'air intérieur, "La
pollution intérieure est 9 à 10 fois supérieure à la pollution
extérieure. Nous respirons près de 20 000 litres d'air par jour.
A chaque respiration nous sommes en contact avec 6 000 particules
potentiellement contaminantes ou allergisantes."
Ce type de pollution affecte
surtout les personnes les plus fragiles (enfants, femmes enceintes,
personnes âgées) mais l'accumulation créée une situation pathogène
latente et un mal-être généralisé.

Dès 2002, le magazine Que
Choisir alertait ainsi les Français: « Trois logements sur
quatre pollués par des substances chimiques! » Selon une
étude de Greenpeace,
chaque gramme de
poussière contiendrait en moyenne un milligramme d’un cocktail de
molécules de plus de cinq familles chimiques...
« Entre douze et quinze heures par jour, nous
respirons un air bien plus pollué que celui de nos rues. Et
ça se passe chez nous, à la maison ! […] Dans un logement sur deux,
le taux de poussières fines (venues entre autres des sols plastique)
est supérieur au maximum acceptable pour l’air extérieur. […] Les
fabricants de meubles […] pourraient être obligés d’afficher les
niveaux d’émission de leurs bois contreplaqués et agglomérés. »
précisait le magazine Capital de Février 2007.
On attend toujours une
quelconque indication... Ce qui est indiqué, par contre, sur les
étiquettes des désodorisants d'intérieur laisse pantois: «
Bien ventiler après usage ». En langage clair: vous utilisez
ces produits à vos risques et périls et, si vous n'aérez pas votre
pièce correctement, vous risquez de vous intoxiquer!
En décembre 2004, le magazine
"Que
Choisir" faisait analyser 35 désodorisants
d'intérieur. Le journal "Matin" du 24 novembre 2004 relate
les conclusions des tests : "DANGER La plupart des
produits censés purifier l'air dégagent des substances cancérigènes
et allergènes. Les produits naturels comme l'encens posent le même
problème" C'est le cas également des bougies et du papier
d'Arménie...
"Tous ces produits
mettent la santé des familles en danger" dénonce Que Choisir.
"Les désodorants d'intérieur promettent de purifier l'air de nos
logements. Ce n'est qu'une illusion!"
En 2006, une étude portant sur
4'200 personnes de 10 pays démontrait, après un suivi de 9 ans, que
le risque d'asthme augmentait avec l'utilisation des produits
ménagers, au premier rang desquels les désodorants d'atmosphère:
"Le risque d'asthme est de 40% supérieur pour les personnes qui
les utilisent une à trois fois par semaine" précisait l'auteur.


Rebelote avec de nouveaux tests en septembre 2008 et toujours
des titres sans ambiguïté: "Parfums toxiques" ou "Oubliez-les!" :
"Si les industriels ont progressé depuis nos précédentes analyses,
il reste beaucoup à faire pour que les désodorisants deviennent des
produits recommandables [...] Notre conclusion demeure identique:
éliminez les désodorisants d'intérieur. C'est la meilleure façon de
respirer un air sain chez soi. Les fabricants le savent puisqu'ils
donnent des conseils surréalistes. Les mentions « Bien ventiler
après usage », « Ne pas respirer les aérosols » , «
Utiliser seulement dans des zones bien ventilées » , figurent
sur de nombreux emballages."
"Ne vous fiez pas aux
publicités alléchantes: tous les désodorisants testés, ou presque,
contiennent des substances nocives pour la santé."
Ainsi, une étude de l'Environmental
Health de juillet 2010 concluait que les femmes qui utilisent le
plus de produits d’entretien chimiques et notamment les
désodorisants avaient un risque deux fois plus élevé de
développer un cancer du sein...
Vous passez comme tout le
monde de 80 à 90% de notre temps à l'intérieur et souhaitez
savoir à quel point l'air que vous respirez est impacté ? Le
site
Mescoursespourlaplanete propose un
quiz très bien fait qui met en évidence les différentes sources de
pollution, y compris électromagnétiques, pièce par pièce:
-
les animaux domestiques,
notamment s'ils sont traités avec des antipuces chimiques (le
pire étant alors les vaporisateurs)
-
l'humidité permettant le
développement de moisissures susceptibles d'augmenter la
sensibilité aux rhinites, trachéites et bronchites et
d'augmenter la gravité des crises d'asthme.
-
les insecticides et les
produits ménagers
-
le manque de ventilation,
notamment dans le sous-sol, la cuisine ou la salle de bain.
-
l'usage et l'entreposage
des produits chimiques "agressifs" (nettoyant surpuissant,
anticalcaire, peinture, solvants,...)
-
la situation du garage par
rapport à la maison (un moteur sous une maison est toujours
problématique)
-
la situation et l'état des
appareils de chauffage à combustion (chaudière, poêle,...)
-
la localisation de
l'habitation dans une zone à risques pour le radon (roches
riches en uranium), conduisant à des cancers des poumons.
-
le traitement (chimique ou
non) de vos plantes intérieures
-
la présence d'un
humidificateur qui pourra alors véhiculer la poussière et les
moisissures
-
la qualité de vos meubles:
bois massif ou meubles en aggloméré, émetteurs de formaldéhyde
cancérigène.
-
la présence de moquette ou
tapis, souvent traités chimiquement et susceptibles d'attirer
les polluants et de les disperser ensuite via l'aspirateur.
-
les revêtements de sol,
notamment en PVC bourrés de phtalates toxiques
La fumée de cigarette ?
De
loin le polluant intérieur le plus dangereux. Une seule
cigarette relargue en effet 5 milliards de particules et
5 000 composants chimiques, tous nocifs dont:
-
50 ml de monoxyde
de carbone
-
de l'oxyde
d'azote et de l'ozone
-
de la
nicotine, pesticide toxique sans odeur
-
du
formaldéhyde cancérigène
-
du polonium 210
hautement radioactif et cancérigène
-
des particules
très fines qui s'incrusteront au coeur du poumon
Selon la pharmacienne Diane Di Nota, "Les substances
irritantes sont 10 à 20 fois plus concentrées dans la
fumée exhalée que dans celle inhalée. D'où les risques
significatifs de cancer pour le fumeur passif [...]
Fumer en ouvrant les fenêtres est un geste illusoire, la
nicotine présente dans la fumée de cigarette imprègne
tous les éléments de la pièce (murs, tapis, rideaux,
meubles...) pour former avec l'atmosphère de celle-ci
des substances cancérigènes, les nitrosamines, qui vont
être réémises en continu pendant des mois, selon
l'imprégnation".
Arrêter de fumer ? Voir les
séance d'hypnose ou
l'acupuncture en
quelques séances seulement... |
-
les travaux récents,
notamment de peinture
-
le laps de temps écoulé
depuis l'achat des meubles, la pose des revêtements ou les
travaux de peinture, les substances chimiques se libérant
surtout lors des premiers mois.
-
la présence d'une cheminée
à foyer ouvert, libératrice de particules et de monoxyde de
carbone
-
l'entreposage de bois de
chauffage à l'intérieur, source de contaminants biologiques
(pollen, moisissures,...)
-
l'usage d'encens, de
désodorisants ou de bougies parfumées, tous problématiques!
-
la fréquence de nettoyage
de la poussière, généralement chargée de nombreuses substances
chimiques
-
les odeurs persistantes de
la cuisine, son humidité et ses éventuelles moisissures
-
l'âge et l'état du four à
micro-ondes, susceptible de fuite d'ondes (en plus de la
déstructuration des aliments)
-
les plaques à induction,
forts émetteurs de champs magnétiques
-
un matelas en mousse
jaune, signe de polyuréthane irritant, de retardateurs de flamme
toxiques pour le système respiratoire ou nerveux.
-
l'âge du matelas,
susceptible d'héberger de plus en plus d'acariens responsables
d'allergies respiratoires, de rhinites, conjonctivites et d'une
aggravation des crises d'asthme.
-
l'usage et la qualité (bio
ou chimique) des produits d'hygiène et de beauté: laques
cheveux, parfums, déodorants, dissolvant pour vernis à
ongles,... (voir notre site
www.beautebio.ch)
-
une mise à la terre aux
normes réalisée par un professionnel
-
les ampoules fluocompactes,
fausses "bonne-idée" puisque génératrices d'ondes
électro-magnétiques et renfermant du mercure (très problématique
en cas de casse)
-
les produits chimiques
d'entretien du jardin dont des traces seront potentiellement
rapportés à l'intérieur (vêtements, animaux domestiques, courant
d'air,...)
-
Côté ondes
électromagnétiques, la présence d'appareillage
électriques (radio-réveil, rallonge électrique, radiateur,...),
à moins de 50cm d'un lit, sans parler du babyphone, le
téléviseur insuffisamment éloigné de la cloison de la chambre,
le sommier articulé à moteur électrique, la présence ou non de
téléphone sans fil DECT et/ou de Wi-Fi, notamment durant la nuit
ou encore les téléphones mobiles
dont la réception sera plus difficile à l'intérieur, d'où une
surcharge d'ondes électromagnétiques (sur toutes ces questions, voir notre site
www.protection-ondes.ch )
Voilà donc beaucoup de choses
à surveiller ! Dans cette liste à la Prévert est oubliée la
présence ou non dans le bâtiment d'amiante aux fibres cancérigènes,
certes interdit (en France depuis 1997 avec prêt d'un siècle de
retard sur les premières alertes de 1906, en Suisse en 1990, voir
Wikipedia) mais toujours présent
dans nombre de bureaux et bâtiments publics...
Cette pollution est d'autant
plus insidieuse que personne n'est capable de mesurer les effets
cumulatifs, l'effet cocktail, de ces différentes pollutions...
Les scientifiques sont en effet incapables de mesurer les
interactions au-delà de trois molécules... Ainsi, nous savons que le
tabac multiplie les risques de cancer par 10, l'amiante par 5 et
les deux cumulés par 50 mais nous ne savons pas le risque
encouru pour ceux qui désodoriseraient en plus leur intérieur avec
des produits chimiques... "Il a pu être établi qu'à partir de
produits d'entretien et d'un désodorisant d'ambiance, on obtient un
produit toxique pour les poumons qui persiste même après une
complète ventilation. Les interactions possibles sont sans limite
dans le temps" précise Diane Di Nota dans son livre. Tout ce que nous constatons est une
explosion des cancers (notamment de 1 à 2% par an chez les enfants) depuis une trentaine d'année...
On limitera toutefois
grandement les risques en limitant au maximum les produits chimiques
et en veillant à une bonne aération de ses pièces. Pour nos autres
conseils, voir la section "Solutions"
Et dans les bureaux ?
Eh
bien dans les bureaux c'est généralement encore pire,
dans le sens où il y est généralement difficile d'aérer
correctement.
S'y ajoutent une concentration de personnes (susceptible
d'apporter ses pollutions: déodorisants, parfums,
vêtements,...), de mobilier (rarement en bois massif) et
d'équipements (écrans, photocopieuses, imprimantes,...)
dégageant COV, formaldéhydes et autre ozone, sans parler
des ondes électromagnétiques.
Cerise sur le gâteau empoisonné, la climatisation qui
fera chuter le taux de ions négatifs bénéfiques à zéro!
Et
l'on s'étonne ensuite que les salariés soient
stressés... |
Les enfants sont - du fait de leur masse corporelle réduite et de
leur système immunitaire en formation - les premières victimes de la
pollution intérieure. En 2006, des études de l'OMS montraient que
26% des maladies étaient dues à des expositions environnementales
qui auraient pu être évitées. Un tiers de ces maladies touchaient
des enfants de moins de 5 ans.
Tout parent ayant des enfants en crèche sait que le jeu préféré des
bambins est de se refiler leurs pathologies. Je mets mon enfant en
crèche le lundi, je le récupère malade le mardi et je le soigne le
reste de la semaine tout en continuant à payer la crèche… C'est
à peine exagéré: entre le manque d’aération, les radiateurs radiants asséchant,
l’interdiction d’humidifier ou de purifier et les produits
d’entretiens chimiques, le bien-être des microbes est souvent
garanti et le jeu se renouvelle alors sans cesse. Ajoutons-y pour
faire bonne mesure une nutrition rarement biologique – et dans le
pire des cas encore réchauffée au micro-ondes – une eau « potablement polluée » et l’absence de protection contre les ondes
électromagnétiques. Saupoudrons le tout d’un système immunitaire
affaibli et d’adultes stressés par les horaires et autres pénalités
de retard et voilà la crèche dans le palmarès – avec les hôpitaux
et les salles d’attentes – des lieux les plus pathogènes qui soient
!
Sources (d'information):
Wikipedia
http://www.mtaterre.fr/
http://www.mescoursespourlaplanete.com/mon-air-interieur/
Diane Di Nota, La pollution de l'air intérieur, Le courrier
du Livre, 2012 |